Les manifestants ont marché dans le calme à travers le centre-ville, certains brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "non au pouvoir à vie".
Le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré, s'en est pris au régime du président Compaoré, au pouvoir depuis 1987, comme lors de la précédente manifestation le 29 juin.
Les gouvernants "tiennent coûte que coûte à mettre en place leur Sénat et ont clairement annoncé qu'ils vont modifier l'article 37 de la Constitution pour se donner un pouvoir à vie", a-t-il affirmé, promettant de maintenir la mobilisation.
L'opposition et les syndicats accusent le pouvoir de vouloir faire réviser, par l'entremise du Sénat, l'article 37 limitant le nombre de mandats présidentiels, pour permettre au chef de l'Etat de briguer à nouveau sa succession en 2015.
La mise en place de la chambre haute est attendue en septembre. Dans cette perspective, les conseillers municipaux ont voté dimanche pour les délégués qui vont les représenter au futur Sénat, où doivent siéger représentants des collectivités locales, des organisations de la société civile, des Burkinabè de l'étranger et des autorités coutumières et religieuses. Selon des sources locales, ces élections se sont bien déroulées, sauf dans la ville de Ouahigouya (nord), où des sympathisants de l'opposition ont essuyé des tirs de gaz lacrymogènes des forces de l'ordre pour avoir tenté d'empêcher la tenue du vote, qui a finalement eu lieu. La controverse sur le Sénat - récemment critiqué aussi par l'influente Eglise catholique - agite de plus en plus la classe politique et la société dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest. M. Compaoré, dont le régime avait failli être emporté par une vague de mutineries en 2011, entretient toujours le flou sur ses intentions.
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