"Le président nous a appelés à discuter entre majorité, opposition et Front républicain (pro-Compaoré) pour voir comment régler la question de l'article 37 et permettre au pays d'avancer", a expliqué, après la rencontre, Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp, parti au pouvoir). Au Burkina, pouvoir et opposition s'affrontent au sujet d'un possible référendum dont le but serait de modifier l'article 37 de la Constitution. Lequel limite à deux le nombre des mandats présidentiels et empêche, pour l'instant, Blaise Compaoré, à la tête du pays depuis 1987, d'être candidat à la présidentielle de novembre 2015. "La position de l'opposition est restée la même. Nous sommes fermement opposés à toute révision de la Constitution qui fera sauter le verrou de la limitation des mandats", a affirmé son chef de file, Zéphirin Diabré, également hostile à "la mise en place d'un Sénat", autre projet divisant les deux camps.
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat il y a 27 ans, M. Compaoré, qui termine son deuxième quinquennat après avoir effectué deux septennats (le premier à partir de 1991), avait évoqué, en décembre 2013, l'idée d'une consultation populaire. Fin août, des dizaines de milliers de personnes avaient encore manifesté à Ouagadougou contre une telle initiative. Des députés de la majorité ont appelé récemment le président Compaoré à convoquer ce référendum. L'opposition a accusé le Cdp de vouloir "tripatouiller" la Loi fondamentale.