Révision de l'article 37 de la Constitution; mise en place du sénat; organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel; organisation de l'élection présidentielle de novembre 2015; et contribution de la société civile dans la recherche de solutions durables pour la préservation de la paix dans notre pays. Ce sont, au-delà de tout, les cinq points que l'opposition et la majorité ont retenus et inscrits au menu de leurs discussions. Discussions à l'issue desquelles, la paix des braves devra être faite. En effet, dans un contexte comme celui du Burkina, personne ne gagnera et personne non plus ne perdra dans cette affaire-là. Pour dire vrai, ce sont les Burkinabé qui auront gagné; c'est la classe politique toute entière qui aura gagné car elle aura démontré qu'elle sait préserver l'intérêt de la nation dans les moments difficiles.
La révision ou non, d'un seul article de la Constitution, rédigée par des Burkinabé et votée par eux Burkinabé ne saurait nous diviser. Car, si ceux de l'opposition et de la société civile qui demandent que cet article reste en l'état respectent la Constitution, ceux de la majorité et une partie de la société civile qui réclament sa révision ne font rien d'autre de plus mal que respecter la même Constitution. Il n'y a donc pas en fait de voix discordantes, du moment où chacun veut l'application de la Constitution. Il en est de même de la mise du Sénat que nous avons nous-mêmes inscrit dans la Constitution que nous voulons respecter. De choses l'une: si le Sénat est inscrit dans la Constitution, si en plus nous exigeons que celle-ci soit respectée, nous devons accepter qu'il soit mis en place. A défaut accepter que la Constitution soit révisée pour en extraire les dispositions qui la concernent. Ce qui ramène au premier point. C'est dire qu'en plus de l'article 37, il faudra inscrire ceux qui touchent à l'organisation et au fonctionnement du parlement dans son ensemble.
Si les deux parties acceptent de discuter de l'organisation et du fonctionnement du Conseil constitutionnel, du coup, ils acceptent que la Constitution soit révisée. Car, une fois de plus, l'organisation et le fonctionnement de cette haute juridiction sont régis par la Constitution. Il n'est pas possible de réorganiser le Conseil constitutionnel sans toucher à la Constitution. Et là encore, on revient au point un qui consiste à réviser la Constitution. Même l'organisation de l'élection présidentielle de novembre 2015, demandera qu'on revoie certaines dispositions de la Constitution.
Rien qu'à considérer les trois points ci-dessus, la révision de la Constitution est indispensable si on veut parvenir à une élection présidentielle transparente, ouverte et crédible en même temps préserver la paix et la concorde nationale. Il n'y a pas que l'article 37 qui doit permettre cela mais tout un ensemble d'autres dispositions. Restent donc la formule à adopter pour y arriver. Le Référendum ou la voie parlementaire? C'est aux deux camps, d'en décider.
Dabaoué Audrianne KANI