Le 28 juillet 2013 est une date qui risque d'être marquée d'une pierre blanche dans l'histoire du Burkina Faso. De fait, ce jour, alors que les élections sénatoriales se dérouleront, des partis politiques de l'opposition marcheront contre le Sénat. Un point de presse a été animé, le 25 juillet 2013 à Ouagadougou, par le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré accompagné par Hubert Bazié, du parti de l'Espoir, Oumarou Bagui de l'UPERD, Idrissa Kaboré, président du comité d'organisation de la marche, et Adama Zagré, responsable de la commission sécurité.
Répondant à une question selon laquelle le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Assimi Kouanda, aurait dit que des responsables de partis de l'opposition prennent nuitamment des enveloppes, Zéphirin Diabré a affirmé que cela n'est pas étonnant dans la mesure où le CDP a fabriqué pour lui des opposants qui travaillent et certainement que les enveloppes prises sont là leurs perdiems. Qu'Assimi Kouanda « donne les noms et l'on saura qui a été conçu dans les laboratoires de Kosyam », a ajouté Zéphirin Diabré . Il continue en disant ceci : « j'ai dit à un de vos confrères de ne plus me demander de commenter les propos de Assimi Kouanda. Moi, je veux commenter les propos du vrai chef du CDP. Je suis chef de file de l'opposition, donc je dois m'adresser au vrai chef du CDP. Tout le monde sait que ce n'est pas Assimi le vrai chef du CDP. Lui Assimi, vous savez comment on l'a mis là-bas. Quand on a écarté les anciens, il fallait trouver quelqu'un qui ne représente rien, qui ne pèse pas, quelqu'un de malléable ; quand on lui dit va à gauche il va à gauche, quand on dit à droite il va à droite, quand on dit avance il court, quand on dit reviens, il dit oui chef, quelqu'un sans personnalité. C'est comme cela qu'il est devenu chef du CDP. Si vous voulez que l'on mène un débat sérieux, amenez les propos du vrai patron du CDP, vous le connaissez. Ne nous amenez pas les propos d'un faux chef. Comme le dirait quelqu'un, un sous-lieutenant que l'on a bombardé général de corps d'armée alors qu'il n'a jamais été capitaine, ni commandant, ni colonel, qui n'a pas fait l'école de guerre. Il va les amener à l'abattoir »
La lettre des Evêques
Au cours du point de presse, l'itinéraire de la marche a été dévoilé et est le même que lors de la marche du 29 juin. Il commence à la Place de la Nation, passe par l'avenue du Médiateur, l'avenue Gamal Abdel Nasser, celle de Monseigneur Thevenoud pour aboutir sur l'avenue de la Cathédrale afin d'atteindre l'avenue Kwamé N'Krumah. La fin du périple, c'est le rond-point des Nations unies et le cortège devra repartir à la Place de la Nation. Les organisateurs de cette marche disent avoir tiré des leçons de la marche passée et le dispositif sécuritaire sera renforcé pour cette marche-ci. Justifiant cette marche du 28 juillet, Zéphirin Diabré dit que le gouvernement n'a pas répondu à la lettre à lui transmise lors de la première marche ; et pire, il organise les élections sénatoriales. Aussi, il a relevé que la contre-marche du 6 juillet 2013 du CDP a mis à nu les intentions. A l'issue de la marche du 28 juillet, il n'y aura pas de lettre à transmettre à l'autorité. Et pour cette marche, les demandes ont été faites. A la date du point de presse, le chef d'état-major des armées n'avait pas encore répondu, à en croire les animateurs du point de presse, alors que la mairie a donné son avis favorable. En passant, le chef de file de l'opposition dit avoir lu avec intérêt la lettre des évêques contre le Sénat, 36 partis affiliés sur 45 ont déjà donné leur avis contre le Sénat. Principalement organisée à Ouagadougou, le chef de file de l'opposition dit qu'il est cependant permis à ceux qui sont dans les provinces de trouver la formule qui sied pour marquer leur désapprobation à la mise en place du Sénat. Les blessés de la marche du 29 juin se portent de mieux en mieux à en croire Zéphirin Diabré. Et si malgré tout le Sénat est mis en place, les partis affiliés au chef de file de l'opposition continueront de siéger à l'Assemblée nationale ; « il n'y aura donc pas de séparation de chambre ».
Boureima DEMBELE