Le vin étant tiré pour la mise en place en place du Sénat burkinabè, il reste plus qu’à le boire. Les marches, meetings et vociférations des opposants affiliés au Chef de file de l’opposition n’ont visiblement pas eu d’effet pour stopper la machine sénatoriale qui continue de vrombir dans les arcanes du parti au pouvoir et du gouvernement. Chaque camp estimant avoir la légitimité populaire pour dicter sa position sur le Sénat à travers marches et meetings. In fine, chacun aura joué son rôle. L’opposition s’est opposé avec comme moisson, du gaz lacrymogène et des blessés, suite à la confrontation avec les forces de sécurité. Le pouvoir s’appuyant sur ses moyens du trône, a crié à qui veut l’entendre, que le Sénat est utile pour le bicaméralisme burkinabè institué dans la Constitution. Le combat est visiblement terminé, non pas faute de combattants mais plutôt pour des rapports de force en faveur du pouvoir. Comme dirait l’illustre personnalité nationale, s’il n’ya pas consensus autour d’un sujet à un moment donné, il pourrait l’être plus tard. C’est dire donc que la survie du Sénat dépendra de lui-même. S’il s’avérait un répertoire de vieux crocodiles aux yeux globuleux, qui passeront plus de temps à bailler et somnoler sous la climatisation plutôt que de voter des lois pertinentes, alors, ce Sénat mourra de sa belle mort comme sa défunte sœur, la chambre des représentants. Et cette fois-ci, des opposants n’auront plus besoin de se faire évanouir par du gaz lacrymogène, c’est un décret des avocats d’hier du Sénat qui mettra fin aux fonctions du Sénat. En pareille circonstance, il conviendrait de faire valoir la loi de la réciprocité en pulvérisant de gaz lacrymogène tous les sénateurs chauves et leurs panégyristes. Pour ceux qui ne savent pas les différents genres rédactionnels en journalisme, il faut comprendre que cet article est un billet, qui allie style humoristique et satirique. Espérant que les futurs sénateurs auront le sens de l’humour et de la responsabilité pour décanter les tensions sociales et non de les attiser, les éventuels postulants doivent déposer leur candidature pour les uns au plus tard le 08 Juillet (pour les 39 représentants des collectivités territoriales, à raison de 3 par région) et pour les autres, le 10 Août 2013. Pour l’instant, les deux ministres qui ont rencontré les composantes du Sénat affichent un sentiment d’un travail bien accompli. En effet, le ministre d’Etat Bongnessan Arsène Yé qui a piloté les réformes politiques jusqu’à la phase finale du Sénat, se réjouit de l’adhésion des parties prenantes au Sénat. Les syndicalistes légendairement reconnus comme des rebelles ont même accepté de désigner des représentants au Sénat. Une partie de l’opposition également, qui a participé au processus de réformes politiques, a donné son accord pour siéger au Sénat. J.KY