Le 21 mai 2013, les députés de la majorité ont voté la loi organique, portant institution du Sénat. Ce qui a d'ailleurs occasionne une vive protestation de l'opposition qui a, par la suite, organisé une journée nationale de protestation le 29 juin dernier. 2e chambre parlementaire, le Sénat comptera 89 membres : 39 des collectivités locales qui seront élus, 4 des autorités coutumières et traditionnelles, 4 des autorités religieuses, 4 des organisations syndicales, 4 du patronat et des Burkinabè vivant à l'étranger ainsi que 29 nommés par le président du Faso.
Le corps électoral sénatorial, constitué des conseillers municipaux, a été convoqué par le gouvernement pour l'élection du 28 juillet prochain. Dans cette dynamique de mise en œuvre de l'institution dont l'instauration a été l'objet d'un consensus lors des travaux du CCRP en 2011, le ministre en charge des Réformes politiques, Bongnessan Arsène Yé, accompagné de son collègue de l'Administration territoriale, Jérôme Bougouma, a rencontré les représentants des composantes sociales retenues pour prendre part au Sénat. Selon Bongnessan, le rôle du Sénat est de renforcer la démocratie en associant les composantes sociales au processus d'adoption de la loi et d'exercer, entre autres, un double contrôle de l'action gouvernementale.
Le ministre d'Etat a tenu à répondre aux détracteurs de l'institution. Il ne réfute pas son caractère budgétivore, mais pour lui la démocratie a un coût. En ce qui concerne ''les allégations'' selon lesquelles le Sénat est mis en place pour modifier l'article 37, l'ancien président de l'Assemblée des députés du peuple (ADP) pense que c'est une grande aberration. Quant aux postes attribués par le chef de l'Etat, le ministre d'Etat est clair : c'est pour la pluralité et la représentativité de toutes les couches de la société. Il ajouta que la nomination de sénateurs par le Président du Faso interviendra après la mise en place des autres. Il finit par déclarer que les sénateurs nommés par le chef de l'Etat ont un devoir d'ingratitude.
Lors de la rencontre, les différentes composantes sociales ont expliqué comment elles désigneraient leurs représentants. Hormis le Conseil supérieur des Burkinabè de l'étranger, qui a des délégués en son sein, lesquels ont été élus, qui élira ses représentants, les autres composantes désigneront leurs sénateurs par un procédé interne.
M. Arnaud Ouédraogo