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MISE EN PLACE DU SENAT : Les Sénateurs enfin élus

| 29.07.2013
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MISE EN PLACE DU SENAT  :  Les Sénateurs enfin élus
© DR / Autre Presse
MISE EN PLACE DU SENAT : Les Sénateurs enfin élus
Les élections sénatoriales devant aboutir à l'élection des 39 sénateurs des collectivités territoriales ont eu lieu sur l'ensemble du territoire le 28 juillet 2013. A Ouagadougou, dans les arrondissements où nous nous sommes rendus, tout s'est déroulé sans difficulté. Ce sont des conseillers tout heureux d'avoir accompli leur « devoir citoyen » que nous avons rencontrés.

Au moment où les opposants à la mise en place du Sénat scandaient leur mécontentement à Ouagadougou, les conseillers municipaux de certaines formations et partis politiques, eux, étaient en train d'élire, le 28 juillet 2013, les 39 sénateurs des collectivités territoriales devant les représenter à cette deuxième chambre qu'est le Sénat. A Ouagadougou, dans les arrondissements 1, 4 et 5 que nous avons visités, tout s'est passé sans heurt. A 6h00, les bureaux de vote, composés d'un (e) président(e), du doyen des conseillers de l'arrondissement, et d'un secrétaire de séance, le plus jeune, avaient ouvert leurs portes. Au niveau de l'arrondissement 5 (ex-arrondissement de Bogodogo) de Ouagadougou, il y avait 19 conseillers électeurs, tous du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Dès l'ouverture du bureau de vote, des conseillers municipaux étaient présents pour « accomplir leur devoir de citoyen ». A 6h 04, la première enveloppe était dans l'urne. Le premier électeur de cet arrondissement, Valentin R. Kaboré, conseiller municipal du secteur 23 dudit arrondissement, 2e adjoint au maire, s'est réjoui d'avoir accompli cet acte : « Ce sont des sentiments de joie et de satisfaction parce que le Sénat est un élément de plus pour la démocratie. On pense que cette nouvelle structure vient pour compléter l'Assemblée nationale. Tous les outils et ingrédients sont là pour que nous ayons une bonne démocratie. Chaque fois qu'on peut accomplir un tel acte, on ne peut qu'être heureux ».

Sur les 23, sept avaient accompli leur vote lors de notre passage à 6h42mn

Après l'arrondissement 5, cap sur l'arrondissement 1. Là, les conseillers arrivaient au compte-gouttes. Sur les 23, sept avaient accompli leur vote lors de notre passage à 6h42mn. Eugène Tiemtoré, conseiller municipal au secteur 1 de l'arrondissement 1 qui venait d'accomplir son vote, a dit ceci : « C'est un sentiment de satisfaction d'avoir accompli mon devoir de conseiller. Nous avons la charge de voter les sénateurs. C'est un enjeu majeur pour nous de mettre les sénateurs en place. Si nous voulons la démocratie, il faut qu'on accepte tout ce qui s'ensuit. Tout le monde a accepté, il n'y a pas de raison qu'aujourd'hui des gens s'opposent à la mise en place du Sénat ». A la question de savoir si les sénateurs issus de cette élection seront légitimes, il a ajouté que « ces sénateurs sont légitimes car tous ceux qui ont accepté de participer au Conseil consultatif pour les réformes politiques (CCRP) doivent être d'accord pour la mise en place du Sénat. Ceux qui ne sont pas venus peuvent se plaindre aujourd'hui, mais s'ils ont été invités et qu'ils ne se sont pas présentés, il n'y a pas de raison qu'ils se plaignent ».
7h20mn, nous voilà à l'arrondissement 4 de Ouagadougou, notre 3e point de chute. Entre anecdotes et parenté à plaisanterie, il ne peut qu'y régner une ambiance bon enfant. Dans cet arrondissement, il y avait 20 inscrits et un seul parti politique en lice, le CDP. A 7h40mn, 10 conseillers parmi lesquels l'ancien maire de Nongr-Massom, Zakaria Sawadogo, et le maire actuel de l'arrondissement 4, Issa Anatole Bonkoungou, avaient déjà voté. Tout comme les autres conseillers, le bourgmestre de cet arrondissement s'est réjoui d'avoir accompli « un devoir civique » et de constater que « tout se déroule normalement ».

Ces sénateurs seront-ils légitimes

Pour lui, le Sénat est « un élément de la Constitution ». « Nous devons respecter la Constitution que nous-mêmes avons votée. Nous estimons que c'est normal qu'on puisse mettre en place tous les organes permettant le bon fonctionnement de la démocratie », a-t-il mentionné. Ces sénateurs seront-ils légitimes quand on sait qu'une partie de la classe politique voue aux gémonies cette deuxième chambre ? A cette question, le maire répond : « Du moment où le Sénat tire sa légitimité de la Constitution, je me dis que c'est légitime ; voilà pourquoi je suis venu voter. C'est vrai qu'il y a des incompréhensions et des contestations, mais nous sommes tous des Burkinabè, je crois que dans l'ensemble, au niveau de la classe politique, nous allons pouvoir échanger en vue de trouver une solution qui puisse vraiment arranger le Burkina Faso. De mon point de vue, s'il y a lieu de voter, il faut le faire ». Au moment où nous quittions les lieux, le gouverneur de la région du Centre, Georges Marie Compaoré, était arrivé accompagné de ses collaborateurs. Il a dit effectuer une tournée dans les arrondissements de Ouagadougou et quelques communes rurales pour constater de visu le déroulement des élections. A l'entendre, tout se passait bien.

Le président du comité d'organisation fait le point

Quelque deux heures 40mn après la fermeture officielle des bureaux de vote, le président du comité national d'organisation des élections sénatoriales des collectivités territoriales, Sadou Sidibé, entouré d'autres membres et collaborateurs, a rencontré les hommes de médias pour faire le point sur le déroulement desdites élections sur l'ensemble du pays. Selon le président, « tout s'est déroulé dans de bonnes conditions, les 13 régions ont connu des votes qui se sont passés dans la sérénité sauf qu'il y a eu quelques incidents dans certaines localités ». A Bobo-Dioulasso, suite à une manif de l'opposition, « il y a eu des débordements et un groupe de jeunes s'est dirigé vers les bureaux de vote des arrondissements, mais le matériel électoral a été récupéré à temps et tous les votants ont pu voter », a-t-il dit. Toute chose qui n'entachera en rien « l'intégrité du scrutin ». Selon toujours le président, un groupe de manifestants a jeté des pierres sur la mairie où se déroulaient les élections, à Ouahigouya. Mais la sécurité a dû intervenir ; il n'y a donc pas eu de problème majeur. A Bagaré dans le Passoré, il a été enregistré une altercation entre un élu local et son maire. Sadou Sidibé a également relevé que « des conseillers municipaux issus de l'opposition avaient voté pratiquement dans toutes les régions ».

Colette DRABO et Nouhou Sawadogo (Stagiaire)

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