Pas de problème sénatorial au Plateau central, tous sont acquis à la nécessité de la mise en place du Sénat, est-on tenté de dire. La mission gouvernementale conduite par le ministre en charge des Ressources animales et halieutiques, Jérémie Tinga OUEDRAOGO ainsi que Basga Emile DIALLA de la Jeunesse et de la Formation professionnelle est allée à la rencontre des forces vives du Plateau central.
Il s'agissait d'expliquer à la population la nécessité de créer le Sénat et par la même occasion d'éclairer la lanterne de cette population sur certaines zones d'ombres. Situant les choses dans leur contexte, le chef de la délégation, le ministre OUEDRAOGO a rappelé à l'assistance que la création du Sénat fait partie des propositions des réformes consensuelles issues du CCRP.
Pour lui, le Sénat est une chambre parlementaire de tempérance, d'excellence et de renforcement de la démocratie participative qui assure la prise en compte des intérêts pluriels dans le processus d'adoption des lois. Sa création va permettre un renforcement de la démocratie en associant toutes les composantes de la vie nationale. Il s'agit de la chefferie traditionnelle et coutumière, des communautés religieuses, du patronat, des travailleurs et des Burkinabè vivant à l'étranger.
« La participation de ces entités à l'adoption des lois permet aussi de mieux prendre en compte leurs préoccupations spécifiques en tant que groupes sociaux, ce qui renforce la légitimité de nos lois » a-t-il poursuivi.
Les préoccupations de la population se sont focalisées entre autres sur le coût du Sénat, son rôle, les conditions d'éligibilité, la relation entre sa création et l'article 37. A ces questions, la délégation a donné des réponses. Des éclaircissements qui semblent être bien compris par les participants.
Juliette Congo est une actrice de développement. Pour elle, ce rendez-vous est le bienvenu au regard de tout ce qui a été dit. « Je ne comprenais pas le bien-fondé de cette nouvelle institution donc moi-même j'étais contre » a-t-elle dit « mais les autorités ont bien fait de venir nous expliquer. »
Elle a néanmoins déploré l'arrivée tardive de cette mission. Pour elle, cette tournée devait se faire bien avant les élections municipales mais elle trouve que mieux vaut tard que jamais. Sa seule préoccupation demeure une bonne représentativité de la gente féminine au sein de la nouvelle institution.
Wendpagnandé SIMPORE est étudiant et coordonnateur des mouvements et associations des élèves de l'Oubritenga. Pour lui, l'action du gouvernement qui est de venir à la base pour expliquer leurs actions est à saluer même s'il trouve que sa question à savoir « le Sénat a-t-il une compétence pour modifier l'article 37 ? » n'a pas eu de réponse satisfaisante.
« Désormais » dit-il « je comprends bien et je trouve que le Sénat est une nécessité et pourra renforcer notre jeune démocratie. » Comme lui, tous les intervenants, les chefs coutumiers, les jeunes et les femmes ont affirmé leur adhésion au projet du gouvernement.
A l'issue de la rencontre, le chef de la délégation s'est réjoui de la participation active de la population et pense que son message est passé.
Y. Alain Didier COMPAORE