Les agents du Ministère de l'économie et des finances (MEF) ont marqué, jeudi 23 janvier 2014 à Ouagadougou, un arrêt de travail de 4 h, à partir de 7h00 pour tenir un sit-in devant leur ministère. Cela, à l'appel du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) pour revendiquer l'application effective d'un protocole d'accord signé le 22 juin 2011, entre la section Finance de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) et le gouvernement. Une foule nombreuse, inhabituelle dans la cour du MEF et autour du drapeau, des gens assis sur les escaliers, des échanges par petits groupes, c'est ce qui nous a été donné de constater sur les lieux à notre arrivée aux environs de 9 heures. Sur de petites affiches, on pouvait lire : « A quand la relecture effective de la grille indemnitaire et salariale ? » Sur la question, le secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo, s'est exprimé, en ces termes : « En 2011 nous avons organisé un débrayage actif de plus de 10 jours qui a abouti à la signature d'un protocole d'accord avec le gouvernement. Mais depuis cette date, il n'y a pas eu d'avancée. Le gouvernement n'a pas respecté ses engagements, ni dans les actes ni dans les faits. C'est pourquoi nous avons décidé de donner de la voix, aujourd'hui ». Des points d'accord du protocole, on note entre autres, que le gouvernement propose de laisser les Fonds communs (FC) dans leur logique actuelle et de travailler à réduire les écarts. Deux projets d'arrêté portant fixation des taux, réglementation et répartition des FC ont été soumis aux syndicats. Relativement à l'extension des indemnités de responsabilité financières à tous les agents du MEF, le gouvernement s'est engagé à examiner la question dans le cadre de la rencontre syndicat -gouvernement en 2011. Mais, selon M. Savadogo, le syndicat n'avait d'autre choix que d'organiser le sit-in, après avoir épuisé toutes les voies de recours pour l'application du protocole. Les responsables du syndicat affirment avoir nourri l'espoir de voir l'application du texte, durant trois ans et s'être inscrits dans la logique du dialogue. « Mais, nous avons constaté que le dialogue ne paie pas », déplore M. Savadogo et ses collègues, pour justifier la tenue du sit in. Néanmoins, ils disent être ouverts au dialogue. Et si aucune suite n'est donnée au mouvement d'humeur par le MEF, le syndicat prévoit des grèves de 24, 48 et 72 heures, voire aller vers un débrayage actif. En tous les cas, le SYNAFI qui se dit soutenu par les cinq syndicats du département, va observer la grève des 4 et 5 février 2014 programmée par les syndicats de la Fonction publique. Pour sa part, le secrétaire général du MEF, Tibila Kaboré, dit être surpris de la tenue du sit-in. « Le ministre Lucien Marie Noël Bembamba a été ampliataire d'une lettre d'information sur le sit-in adressée au gouverneur de la région du Centre, au ministre en charge de l'administration territoriale et au CGTB », soutient-il. Parlant des questions indemnitaires, notamment la relecture de la grille y afférente, il a indiqué qu'elle suit son cours. « Son application ne peut donc pas se faire. Il y a des principes qui ont été acceptés, mais tant qu'il n'y a pas de texte, on ne peut les appliquer », précise-t-il. Selon lui, le Ministre qui n'a pas été directement informé du sit-in, ne peut que prendre acte. Pourtant, poursuit-il, « les responsables du syndicat ont été reçus en audience par le ministre, le mardi 30 décembre. Le sit-in n'était pas à l'ordre du jour de la rencontre et des propositions ont été faites par rapport aux préoccupations des agents ». Mais M. Kaboré rassure les agents, quant à la disponibilité du ministre au dialogue, pour trouver des solutions et pour un fonctionnement efficace des services.
Séraphine SOME/MILLOGO
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