Revendication du Collectif des militaires et gendarmes retraités de 2004 à 2015 : l’ombre d’un sit-in plane sur le ministère de la Défense

| 09.06.2017
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le Collectif des militaires et gendarmes retraités de 2004 à 2015 a animé un point de presse le jeudi 8 juin 2017 à Ouagadougou. Il a manifesté sa déception et son indignation face au traitement qui est réservé à ses revendications.

Le Burkina Faso vit son printemps de revendications. Les travailleurs en activité revendiquent de gauche à droite pour les mêmes raisons à savoir financières. Eh bien ! Ceux qui ne sont plus en activité à savoir les retraités sont aussi rentrés dans la danse. C’est le cas des militaires et gendarmes qui sont allés à la retraite entre 2004 et 2015. Ils se sont constitués en Collectif pour exiger du gouvernement l’application d’un décret portant la prise en compte de nombre d’années de service pour la pension et l’octroi d’une prime d’installation aux forces de sécurité et de défense qui ont pris leur retraite à partir de 2006. Pour expliquer les raisons de la revendication, le vice-président, par ailleurs porte-parole du Collectif, l’adjudant chef à la retraite Ousmane Badini rappelle les faits : « le président du Faso lors de son discours de fin d’année en 2003 a pris la décision d’augmenter l’âge de la retraite de cinq ans de tous les travailleurs du pays. Après la prise du décret d’application, tous les ministères se sont exécutés sauf le ministère de la Défense qui a seulement ajouté un an au lieu de cinq. Le 3 janvier 2007, des militaires et gendarmes frappés par la limite d’âge ont approché le commandement pour connaitre le sort qui leur était réservé. N’ayant pas eu gain de cause, ils ont décidé de se regrouper en collectif pour exiger l’application intégrale dudit décret, la prise en compte effective de nombre d’années de service pour la pension et l’octroi de la prime d’installation à ceux qui sont partis en 2006 et cela à travers une manifestation le 7 octobre 2007 qui a été sévèrement réprimée ».

Des correspondances restées sans suite

L’adjudant chef à la retraite Ousmane Badini explique que passé cet épisode, des tractations engagées entre les différentes parties, ont conduit à une proposition qui est celle d’aller épuiser les cinq années dans la fonction publique; une proposition rejetée par les dirigeants ; un rejet qui a été suivi de l’arrestation des manifestants, et leur détention a-t-il rappelé. Si on l’en croit, ce coup de force des autorités n’a pas pour autant décourager ses camarades qui une fois libérés, ont poursuivi l’Etat en justice. Il révèle que le procès sera gagné au tribunal administratif par les plaignants ; avant de rappeler que le camp d’en face ne voulant pas exécuter la décision de justice à fait appel du dossier qui selon lui se trouve depuis 2011 à la Cour de cassation.

La lutte du Collectif pour avoir gain de cause ne s’est pas limitée à l’action en justice a confié le conférencier du jour. D’après lui, ses camarades et lui ont mené des démarches auprès de certains responsables avec en tête le secrétaire général du ministère de la Défense. Ces démarches qui se caractérisent par l’envoi de plusieurs correspondances à leur ministre de tutelle, sont restées sans suite a indiqué Ousmane Badini. Sur un ton un peu plus menaçant, il a déclaré : « à l’issue de cette conférence de presse si rien n’est fait pour considérer et régler notre problème, nous prévoyons d’organiser un sit-in devant le ministère de la Défense dans les semaines à venir ». Pour le moment, il s’est abstenu de donner de plus amples précisions sur ledit sit-in car « si nous donnons un délai, cela peut être perçu comme une revendication » a-t-il conclu.

Edoé MENSAH

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