Usine Fasoplast : les machines ne tournent plus

| 14.05.2014
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Usine Fasoplast : les machines ne tournent plus
© DR / Autre Presse
Usine Fasoplast : les machines ne tournent plus
Le syndicat des travailleurs de la société des plastiques du Faso (Fasoplast) observe un sit-in du 13 au 15 mai 2014, à Ouagadougou pour exiger de l'administration l'amélioration de leurs conditions de vie.

Toutes les machines coupées, un silence de mort dans les salles de production, un personnel regroupé et protestant à haute voix, deux cargos de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) aux aguets. Et pour cause, les travailleurs de la Société des plastiques du Faso (Fasoplast), à compter du mardi 13 mai 2014 observent un arrêt de travail pour exiger de leur administration, la satisfaction de leurs doléances.

Durant 72 heures, le personnel entend mettre la pression sur les autorités administratives afin que des mesures soient prises pour la relecture de leur grille salariale, le reclassement d'un certain nombre de travailleurs.

De l'avis du délégué du personnel, Issa Badini, l'entreprise a été privatisée en 1995, mais les agents fonctionnent toujours avec un statut de parapublic. « Nous avons commencé les démarchent depuis 2003 pour qu'on change notre statut. Toute chose qui a vu l'approbation du conseil d'administration en 2007. Nous avons envoyé le document en Côte d'Ivoire au siège de Fasoplast, à l'Industrial promotions service (IPS) qui a aussi approuvé. Mais à notre grande surprise, ici, on nous dit que le document est perdu et il a encore fallu entamer les négociations en présence de l'inspection générale du travail en 2011. Comme la négociation n'a pas abouti, nous avons décidé de passer à l'étape supérieure », a laissé entendre M. Badini avec véhémence. C'est pourquoi, il a affirmé que les travailleurs ne sont plus disposés à négocier avec l'administration parce que « la mévente des produits Fasoplast dont elle fait cas n'est pas fondée ».

Du côté de l'administration, en pareil circonstance, le dialogue devrait être le maître mot en toute situation de crise. Pour le directeur financier, Dominique Senghor, les productions de l'usine ne marchent plus, les magasins de stockage sont pleins et toute la préoccupation de l'entreprise, c'est de trouver un moyen pour liquider ces produits. « Fasoplast traverse une période très difficile et le personnel même est au courant. Nous sommes surpris par ce mouvement d'autant plus que la veille, nous nous sommes rencontrés à la direction du travail et c'est avec regret que nous avons constaté ce sit-in bien qu'il y a eu un préavis », a ajouté M. Senghor, l'air préoccupé.

Quant au directeur d'usine Justin Ilboudo, le fait d'arrêter les machines occasionnent une perte énorme en terme de consommation énergétique. « Je les ai défendus de ne pas arrêter les machines parce que lorsqu'elles s'arrêtent, pour les redémarrer, il faut 5 heures de temps de chauffe et cela consomme doublement l'électricité », s'est expliqué M. Ilboudo. Le directeur administratif et du personnel, Youssouf Sanogo lui, a lancé un appel au dialogue et à la négociation avec les travailleurs afin d'éviter au maximum les pertes d'emploi.

Gaspard BAYALA

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