Policiers radiés : Manifestation d'humeur chez le Moro Naaba

| 18.09.2013
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Mahamadi Tidiga, porte-parole des policiers radiés
© DR / Autre Presse
Mahamadi Tidiga, porte-parole des policiers radiés
Un groupe d'ex-policiers issus des rangs des 136 radiés en 2012 par suite des mutineries de l'armée en 2011 s'est retrouvé, le 17 septembre 2013, devant le palais du Moro Naaba pour se "concerter", selon leur porte-parole, Mahamadi Tidiga.

Un groupe d'individus massés devant la porte sud du stade municipal, en face du palais du roi de Ouagadougou. Au milieu, un homme tient la parole. A l'arrière-plan, des femmes et des enfants, à la mine serrée. Des policiers postés par endroits. Devant l'entrée principale du palais, trois hommes sont arrêtés. S'agit-il d'un sit-in, comme nous l'avions appris avant de nous rendre sur les lieux ? Un des trois hommes postés devant l'entrée principale de la cour royale nous répond : "Un sit-in ici ? Est-ce qu'il peut y avoir sit-in à la présidence ?" Le deuxième tente de nous expliquer : "Il semble qu'il s'agit de policiers. Ils ont demandé à être reçus par le Moro Naaba. L'audience n'a pas été accordée. Je ne comprends pas pourquoi ils veulent forcer au lieu de passer par la voie normale". Nous n'avions pas eu le temps de poser d'autres questions quand nous avons reçu l'ordre de partir d'où nous étions arrêtés par le troisième homme. Du côté des "intrus", il ne ressortit pas non plus le mot sit-in.

Mahamadi Tidiga, leur porte-parole, a parlé plutôt de "concertations". Mais pourquoi avoir choisi de se concerter devant le palais du Moro Naaba ? M. Tidiga explique : "Cela fait 18 mois que nous avons été radiés pour acte d'indiscipline, insubordination et manque de respect de la hiérarchie. Alors que nous avons manifesté pour dénoncer nos mauvaises conditions de travail, les décisions arbitraires de nos supérieurs, etc. Mais depuis notre radiation, nous avons opté pour la voie pacifique. C'est ainsi que nous avons rencontré les anciens présidents du Faso et d'autres personnalités afin de demander pardon. C'est à ce titre que nous avons rencontré le Moro Naaba le 6 septembre dernier. Nous avons voulu le rencontrer de nouveau, mais il nous a fait dire qu'il n'était pas disponible. Nous avons patienté en vain".

Les ex-policiers, que nous avons quittés aux environs de 9h 30 devant le palais du Moro Naaba, espèrent avoir été entendus. Mais ils promettent de recourir à d'autres moyens d'expression au cas où toutes les médiations tentées jusque-là n'aboutiraient pas.

Nankoita Dofini

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