Ministère de l’Economie et des Finances: la situation se complique entre les responsables et les militants du SYNAFI

| 09.07.2014
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La vieille garde apporte soutien et conseils
© DR / Autre Presse
La vieille garde apporte soutien et conseils
Les militants du Syndicat national des agents financiers du ministère de l'Economie et des Finances (SYNAFI) ont renoué avec les mouvements d'humeur. Le mardi 8 juillet 2014, ils ont encore donné de la voix au cours d'une manifestation dans les locaux de leur ministère pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative.

Des coups de sifflets intenses, des applaudissements nourris sur fond de bruits assourdissants. Telle est la situation qui a attiré notre attention lorsque nous étions de passage dans les environs du ministère de l'Economie et des Finances le 8 juillet aux environs de 11 h. Sur place, lorsque nous nous sommes dépêchés pour en savoir davantage, l'ambiance était quelque peu surchauffée. De nombreux travailleurs, militants et sympathisants du SYNAFI avaient déserté leurs bureaux pour se regrouper autour d'une manifestation. Au milieu de la foule, le délégué à la communication du SYNAFI, Souleymane Oumtanu, est monté au créneau pour égrèner à la gouverne de ses camarades le chapelet des causes ayant conduit au mouvement d'humeur. Mais difficile de cerner le contour du problème, car ayant pris le train en marche. A la fin de ses diatribes virulentes, Oumtanu Souleymane qui assure également l'intérim du Secrétaire général du SYNAFI, dévoile la raison à l'origine de leur manifestation. Rien de neuf car il s'agit de l'application des points de leur ancienne plateforme revendicative.

«La manifestation, c'est toujours pour demander l'application pure et simple du protocole d'accord, ce qui nous avait amené à sortir depuis 2011. C'est pour le même problème qu'on est là. Depuis lors, il n'y a rien eu, il n'y a absolument rien eu» selon le SG par intérim. Mais où se situe le blocage et à qui la faute? Comme réponse à ces questions, le délégué à la communication du SYNAFI évoque un manque de volonté des responsables de leur ministère. «Ils ont la solution, depuis 2009, ils ont commis un cabinet pour faire des études et avaient toute la situation en main. A l'issue des recommandations, le ministre lui-même a mis en place sa propre commission. Cette commission a fait un travail formidable mais tout cela dort dans les tiroirs» déplore Souleymane Oumtanu. «Ce que nous demandons, c'est l'application pure et simple du protocole d'accord. Que le gouvernement respecte sa parole donnée. Ce n'est pas compliqué» martèle-t-il.

Tripatouillage des concours professionnels?

Par ailleurs, les militants et militantes du SYNAFI dénoncent ce qu'ils ont appelé le «tripatouillage» des concours professionnels au moment où ils observaient leur grève pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Mais de quel tripatouillage s'agit-il? Entre les mouvements de grève observés par le SINAFI, explique le délégué à la communication, des concours professionnels se sont déroulés. Mais il se trouve que la délibération a été entachée, poursuit-il, d'irrégularités notamment la levée unilatérale de l'anonymat en l'absence de la partie syndicale. «Lorsque vous faites les concours, les noms sont codés, affectés à des chiffres pour pouvoir être identifiés. Et par la suite, on lève maintenant l'anonymat c'est-à-dire que l'on ouvre pour voir qu'est-ce qui correspond à quel nom. On reporte les chiffres devant les noms pour que les correcteurs soient impartiaux. C'est cela donc qui a été levé; normalement, les correcteurs devaient être présents, de même que le syndicat, de sorte à ce que l'on sache que cela s'est passé dans la transparence. Il y a eu beaucoup de tripatouillages dans l'attribution des notes avec mention «Bien». Il y a eu des retouches de notes qui sont passées de 14 à 16. En tout cas, il y a eu pas mal de tripatouillages en la matière».

A la question de savoir si le SYNAFI dispose de preuves tangibles de ces tripatouillages auxquels les militants font allusion, Souleymane Oumtanu rétorque que leurs représentants leur ont fait un compte rendu et c'est à l'issue de cela qu'ils ont tiré la conclusion selon laquelle ces «fameux» tripatouillages sont intimement liés aux grèves observées auparavant. «Le rapport est là et est sans appel» constate le SG par intérim. A l'en croire, le SYNAFI n'entend point s'arrêter en si bon chemin avec cette affaire: «Une chose est certaine, cette affaire ne passera pas inaperçue. Nous allons utiliser tous les moyens possibles pour que justice soit faite, pour qu'il y ait lumière dans cette affaire. Nous n'excluons pas la voie syndicale, ni celle judicaire. Tout sera mis à contribution pour que cette situation soit non seulement corrigée mais qu'elle ne se répète plus. Comme l'a témoigné le doyen, c'est la première fois depuis près de 30 ans qu'il voit une telle situation; c'est vraiment aberrant» a conclu Souleymane Oumtanu, au moment où nous quittions les lieux.

Saïdou Zoromé (lesechosdufaso.net)

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