Le bureau national du Synatic est mécontent. Et même très mécontent de ce qu'il qualifie d' « intimidation » des travailleurs des services publics de presse. Ils se sont retrouvés à la Bourse du travail de Ouagadougou dans la soirée de ce vendredi, au cours d'une assemblée générale, pour décider de l'observation d'une journée morte le jeudi 22 mai prochain dans l'ensemble des organes de presse du service public. D'après Justin Coulibaly, secrétaire général du Synatic, la journaliste Caroline Tuina aurait été menacée de suspension par le rédacteur en chef de la télévision nationale, pour avoir diffusé la conférence de presse donnée par le syndicat le mercredi 14 mai dernier.
Cette conférence de presse portait, entre autres, sur les affectations « arbitraires » de certains agents de la RTB, mutés en raison de leur activisme syndical, selon le Synatic. Il s'agissait de Hahadi Sandamba et Moussa Sanon de la RTB 2 Hauts-Bassins, Aboubakar Sanfo et Marie Laurentine Bayala de la Webdiffusion, Jérôme Tiendrébéogo du service des Sports de la RTB-Télé, qui auraient subi les foudres de leurs directeurs respectifs. «C'est donc suite à cette conférence de presse, que certains de nos camarades ont été interpellés par leurs directeurs respectifs», explique Justin Coulibaly.
Le SMS qui met le feu aux poudres
Pour ce qui concerne le cas de la télévision, «c'est à trois minutes du journal télévisé que le rédacteur en chef de la RTB-télé, demande à la présentatrice, Caroline Tuina, de rayer le titre de ladite conférence de presse de son conducteur. Chose qu'elle refuse de faire. Suite à ce refus, voulant envoyer un message à son directeur pour réclamer la suspension de la mise en cause du service de présentation du journal, David Thiombiano s'est trompé en envoyant le SMS en question ouaà Caroline », relate Justin Coulibaly. Et ce message lu devant l'assemblée, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
«Après les négociations et la conférence de presse, nous sommes maintenant au stade de l'action », ont indiqué de façon unanime les syndiqués. Il s'agira donc au cours de cette « journée morte », de réclamer la révision desdites affectations, l'arrêt des menaces sur les travailleurs et la satisfaction totale de la plateforme de revendication du Synatic. A cette AG, le Synatic a reçu le soutien du secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié. «Ceux qui se plongent dans des soupes sales doivent s'assumer, plutôt que de s'en prendre à des honnêtes citoyens», dit ce dernier.