Le retour des revendications syndicales ?

| 16.05.2014
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Le retour des revendications syndicales ?
© DR / Autre Presse
Le retour des revendications syndicales ?
C'est le moins qu'on puisse dire en ce moment où les revendications syndicales, parfois corporatives, semblent être à la mode. Les 19; 20 et 21 mai prochain, les employés de la commune de Ouagadougou seront en grève. A moins qu'à la dernière minute, il en soit autrement. Pour des revendications liées à leur traitement salarial et à bien d'autres conditions de vie et de travail. Si on peut comprendre le mouvement des travailleurs qui a amené le gouvernement à répondre rapidement à leurs doléances, on peut en retour penser que les travailleurs de la commune ne devraient plus observer de grève. En tout cas pas sur les mêmes questions.

A Bobo-Dioulasso, les agents de la commune ont tenu une Assemblée générale en fin de milieu de semaine dernière. Pour soutenir leurs collègues de Ouagadougou. Les 19, 20 et 21 mai prochains, ils seront eux aussi en grève. Toujours dans le même registre: soutenir leurs collègues de Ouagadougou. En attendant sans doute que leur tour arrive véritablement. A Banfora, les agents de la commune observent le même mouvement pour demander de meilleures conditions de vie et de travail. Dans la même dynamique, les travailleurs des finances menacent d'aller en grève. Il n'est pas exclu que d'autres corps de métiers entrent dans le mouvement. C'est à croire donc que nous sommes partis pour une série infernale de mouvements de grève ou de manifestations. En tout cas, ce ne sont pas les travailleurs de certaines communes rurales, même urbaines, qui diront le contraire eux, dont certains ne disposent même pas du strict minimum pour travailler. En voilà qui risque de porter un coup dur au processus de décentralisation si on n'y prend garde. Au moment où les maires eux-mêmes revendiquent un statut et de meilleures conditions de vie et de travail.

C'est pourquoi, le gouvernement doit prendre rapidement ses responsabilités et faire face à toutes les situations dans lesquelles il est interpellé. Car, véritablement, il ne faut pas donner l'impression que tant que les gens ne descendent pas dans les rues, ne vont pas en grève ou ne font pas de sit-in, on ne prend pas au sérieux leurs revendications. C'est sans doute une mauvaise impression, et on aurait voulu qu'il en soit ainsi. Malheureusement, les faits et la réalité sont tels qu'on peut croire le contraire. En effet, quand on promet à des travailleurs, de meilleures conditions de vie et de travail, il faut les respecter. Car a priori, les travailleurs ne sont pas contre l'employeur. Ils ont souvent besoin seulement du minimum pour donner le maximum d'eux-mêmes. Au vu de tout cela, on peut donc croire que les travailleurs demandent ce qui doit leur permettre de produire plus. Ce sont donc des partenaires et non des adversaires.

Seulement, les grèves répétitives, les sit-in à n'en pas finir, les mouvements sociaux réguliers et souvent sans objet clair ne favorisent pas le climat du travail. En d'autres termes, tant qu'il est possible de discuter, de se comprendre et de prendre ensemble les décisions qui permettent aux deux parties de cheminer, il est toujours plus indiqué d'emprunter ce chemin-là. Car, les grèves, les sit-in et les mouvements sociaux finissent toujours par le dialogue. Autant donc commencer par là. Avec des dispositions, de part et d'autre, qui favorisent ce dialogue. Chacun y gagne forcément plus qu'il ne perd.

Dabaoué Audrianne KANI

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