EAA (ex-CREPA) : Le personnel veut la peau de Idrissa Doucouré

| 25.06.2014
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EAA (ex-CREPA) : Le personnel veut la peau de Idrissa Doucouré
© DR / Autre Presse
EAA (ex-CREPA) : Le personnel veut la peau de Idrissa Doucouré
Depuis la matinée du 24 juin 2014, les travailleurs de EAA observent une trêve de travail, jusqu'à nouvel ordre. Cette manifestation découle du flou institutionnel, de la situation financière désastreuse et de la détérioration du climat du travail. A tout cela, s'ajoutent les arriérés de salaire des travailleurs. En outre, ils demandent le départ sans compromis, du premier responsable de l'institution, Idrissa Doucouré.

L'agence intergouvernementale panafricaine Eau et Assainissement pour l'Afrique (EAA) qui regroupe au moins 36 pays et qui appuie les Etats membres dans la résolution de la problématique de l'accès des populations à l'eau et à l'assainissement vit une crise sans précédent. En effet, lassés de travailler dans un climat délétère et de ne pas être payés depuis 2 ou 4 mois, les employés ont cessé le travail pour faire un sit-in. Sur les pancartes conçues pour la circonstance, étaient inscrits en français et en anglais, les messages suivants : «Idrissa doit partir ! Trop, c'est trop ! Nous avons faim. On ne mange pas des cailloux».

Comment une entreprise de la trame de EAA peut aussi vivre une telle crise ? En effet, l'état des lieux de la structure dressé par les travailleurs, fait ressortir tout un chapelet de problèmes qui minent sérieusement l'institution.

Au nombre des problèmes, figurent le déficit de plusieurs milliards de francs CFA, des dettes colossales aux fournisseurs, l'utilisation des ressources financières à des fins personnelles, la patrimonialisation de l'institut, le tripatouillage des textes de l'institution, les avantages démesurés accordés au premier responsable de EAA (voyage en business, escorte de motards et voitures de luxe, lors de ses missions dans les pays membres), les licenciements abusifs, les arriérés de salaires, etc. La liste est encore longue.

Partant de ces constats, les travailleurs ont attiré l'attention de l'administration sur le risque de faillite que court EAA. Malgré ces interpellations en privé ou en public, le dialogue entre le premier responsable a jusque-là, été celui de sourds et les doléances ont été des lettres mortes.

Ne pouvant supporter ces agissements, ils ont décidé de sortir de leur silence, pour que l'imparable n'arrive pas. Pour ce faire, les ministères de tutelle de l'institut et le premier ministère ont déjà été saisis. Aujourd'hui, les travailleurs demandent le paiement immédiat et sans concession, des arriérés de salaires, la mise en place des délégués du personnel, l'audit externe de l'institution et le départ du président, et secrétaire exécutif, Idrissa Doucouré. Pour Mamadou Ouattara, un du personnel, cette situation découle de la mauvaise gestion. Aussi, a-t-il ajouté, la crise que traverse la structure n'est pas une question de personne, c'est EAA qui doit être sauvée.

N'ayant pas trouvé l'incriminé sur les lieux, nous n'avons pas pu confronter les positions.

G. Lévi Constantin KONFE

Aujourd8 au Faso

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