Un an = un FONER. C'est ce qu'on pouvait lire sur des pancartes de manifestants. Au cours de la marche, les étudiants, très nombreux, chantaient et lançaient des slogans hostiles aux autorités universitaires. Leur délégué, Gaston Djiguemdé, a expliqué que la situation est dramatique. Selon lui, pour obtenir une licence à l'université de Ouagadougou, il faut souvent 6 ans alors qu'ils ne perçoivent que 3 FONER ou aide de l'Etat aux étudiants non boursiers. Il a pris son propre cas pour faire savoir qu'il est bachelier depuis 2012 et jusqu'en mai 2013, il n'avait fini que le 1er semestre. Il a donc entamé le 2e semestre sans FONER alors que son année académique devra s'achever en 2015. Il ne sait pas à quel saint se vouer et ne cesse de se poser cette question : « on mange quoi en attendant... surtout qu'il n'y a pas de restaurant pendant les cités vacances ? ».
Le délégué des étudiants a aussi fait savoir que suite à leur dernière marche sur la présidence de l'université, les autorités avaient promis de jouer les médiateurs entre les étudiants et les responsables du FONER. C'est las d'attendre des solutions qu'ils ont entrepris la marche pacifique du 21 juillet. C'est ce qu'a traduit un étudiant qui a lancé que « c'est une marche pacifique et nous ne ferons rien contre quelqu'un. Nous restons confiants et le FONER étant un droit, ils n'ont pas le droit de nous le refuser ».
Quand nous quittions les lieux, l'administration du FONER s'activait pour recevoir une délégation des marcheurs.
Pour rappel, le FONER est le terme utilisé pour désigner les frais octroyés par ladite institution aux étudiants non boursiers comme aide.
Armelle Tapsoba (Zoodomail.com)