Cinq ans après son adoption par les universités de l'espace UEMOA, la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD) rencontre de nombreuses difficultés, surtout au niveau des textes d'évaluation, des questions liées aux offres de formation, des passerelles entre filières, etc. Cette situation a conduit l'UEMOA, à travers le Projet d'appui à l'enseignement supérieur (PAES), à organiser, du 17 au 19 septembre 2014 à Ouagadougou, un séminaire de sensibilisation des acteurs du monde universitaire burkinabè sur le LMD. Le présent atelier est une opportunité de poursuivre des réflexions sur la réforme LMD et d'accompagner les partenaires que sont l'Etat, les enseignants, les étudiants, les parents d'élèves et les syndicats, pour un recadrage ou des précisions des leçons assimilées. « La pertinence de cette sensibilisation est qu'elle prend en compte les différentes composantes de la communauté universitaire (...). L'autre élément important est que cette sensibilisation touche, tant les universités publiques que privées », a précisé le ministre en charge de l'enseignement supérieur, Moussa Ouattara. Pour lui, ces 72 heures d'échange sont l'opportunité de se munir d'outils pour aborder au mieux cette réforme. « Ce devrait être également l'occasion de prendre conscience que le LMD, c'est aussi un état d'esprit. Cet aspect des choses importe pour un succès », a-t-il fait savoir.
A ses dires, tous les segments d'activités seront visités, au cours de ce séminaire : de l'intégration et de l'utilisation des TIC dans l'enseignement/apprentissage à la maîtrise des inscriptions via la professionnalisation des filières. Pour sa part, le représentant du commissaire de l'UEMOA, Brahima Tounkara, cet atelier qui concerne l'ensemble des pays de l'espace communautaire fait appel à l'expertise internationale en matière de pédagogie du LMD et de techniques de communication avec les différents publics- cibles. L'UEMOA a dit fonder l'espoir sur la réussite de ce séminaire en vue de la mise en place d'une stratégie durable de gestion des changements attendus, à la suite de l'adoption du système LMD. Il a exhorté les responsables nationaux, les étudiants, les enseignants- chercheurs, la société civile, les syndicats à adopter les attitudes et pratiques de respect des normes internationales de qualité et de pertinence en vigueur. « Loin d'être le produit d'un mimétisme international, l'adoption de la réforme LMD constitue une opportunité sans précédent, de rattraper le retard important accusé par nos systèmes d'enseignement supérieur sur le marché international du savoir», a déclaré M. Tounkara. L'experte LMD de l'UEMOA, Aline Muller, a laissé entendre que les nombreux freins à la mise en œuvre du système LMD sont dus au manque de dialogue entre les différents acteurs et une méconnaissance des textes. Les préoccupations des séminaristes doivent être exprimées, écoutées et prises en compte, selon l'experte. « Notre objectif est de répondre aux questions techniques sur le LMD et amener les participants à se comprendre, trouver et construire ensemble, le système LMD qui convient le mieux au contexte du monde universitaire burkinabè », a-t-elle relevé.
Djakaridia SIRIBIE
Nadège YAMEOGO
(Stagiaires)
