Règlement intérieur : tout le monde doit être d’accord, sauf…

| 03.09.2014
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Règlement intérieur : tout le monde doit être d’accord, sauf…
© DR / Autre Presse
Règlement intérieur : tout le monde doit être d’accord, sauf…
En décidant de relire les règlements intérieurs et d'une façon générale l'organisation et la gestion de l'éducation dans les établissements scolaires du Faso, les ministères concernés, notamment celui des Enseignements secondaires et supérieurs, ont vu juste. Non pas parce que le système est vieux, mais parce que, de simples dérives, on était en train de tendre véritablement vers de l'anarchie totale dans le domaine. Que ce soit du côté des parents d'élèves, des enseignants, des fondateurs d'établissements et des élèves consciencieux, tout le monde doit être unanime qu'il fallait régenter un tout petit peu le milieu.


En effet, comment comprendre que des élèves régulièrement inscrits dans un établissement scolaire et véritablement conscient de leur avenir décident de ne pas suivre des cours tant que le fondateur ne chasse des effectifs du corps d'encadrement un censeur ou un surveillant parce que, tout simplement, il serait «méchant»? Comment comprendre que des enseignants soient si proches, à la limite si confidents de leurs élèves filles ou garçons à tel point qu'ils partagent le mégot de cigarette, boivent la bière ensemble et partagent les mêmes jeunes filles et jeunes garçons comme copains et copines?

Comment expliquer que, dans un établissement secondaire, tous les membres ou presque du bureau de l'Association des parents d'élèves soient uniquement des enseignants alors que certains n'ont pas d'enfants dans l'établissement? Comment, par ailleurs accepter que des parents, dont les enfants ne font plus partie des effectifs d'un établissement, continuent de gérer les cotisations des parents d'élèvesde cet établissement ?

Ouvrir un établissement scolaire secondaire et même supérieur semble être la chose la plus facile au Burkina. A tel point qu'on avait justement l'impression que ces gens-là s'amusent avec l'avenir de nos enfants, puisqu'en fait, il s'agit là de l'éducation qui fera de l'enfant l'homme de demain. Des établissements secondaires, on en voit partout dans les secteurs, certains logés dans des célibateriums, donc ne disposant pas du minimum d'espace requis pour l'épanouissement des enseignants et des élèves. Certains fondateurs créent des établissements alors qu'ils ne disposent pas d'enseignants titulaires pour dispenser les cours. Aussi, ceux qui se soucient un peu de l'avenir des enfants, se contentent-ils le plus souvent uniquement de vacataires qui, le plus souvent donnent les cours dans toutes les matières. Quant aux autres, qui sont plutôt des commerçants à la recherche de profit, ils recrutent des frères et sœurs qui n'ont ni le niveau requis ni la pédagogie nécessaire et leurs offrent des salaires «fraternels». Naturellement, les résultats scolaires et le niveau de l'enseignement en prennent un coup.

C'est pourquoi, tout le monde doit soutenir une telle action qui consiste à mettre un peu d'ordre dans le domaine. Naturellement, il y aura des gens qui seront contre. Comme cela existe partout. Mais ici, l'essentiel est de donner un bon enseignement à nos enfants. Ceux pour qui chacun de nous se bat chaque jour. Dans un tel contexte, il nous revient de nous organiser pour faire passer la consigne et permettre l'application des mesures qui seront prises. Aussi, devons-nous dénoncer, à la limite nous ériger par tous les moyens légaux contre tous ceux qui feront le contraire de ce qui sera décidé. Nous y avons tous intérêt; à commencer par les élèves eux-mêmes dont l'avenir en dépend. La rentrée des classes, c'est pour bientôt.

Dabaoué Audrianne KANI
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