L'Ecole des métiers et des arts du Burkina/Jean Pierre Beetschen(EMAB/JB) veut s'inscrire dans une nouvelle dynamique de sensibilisation de ses pensionnaires, à travers des conférences publiques. Sur le thème : «Quel système éducatif pour le Burkina de demain ? », la conférence inaugurale s'est tenue le 14 février 2015 au sein de l'établissement, à Ouagadougou, avec comme animateurs, le Dr Abdoul Karim Sangho et le Pr Laurent Bado. D'entrée de jeu, Dr Sangho a démontré l'importance de l'éducation qui permet de profiter des avancées technologiques devenant ainsi, la base du développement de tout pays. Mais si, le droit à cette éducation est reconnu au Burkina Faso, il convient de noter, a-t-il dit, que depuis les années 1990, le système éducatif s'est dégradé progressivement jusqu'à nos jours. L'accès des enfants à l'éducation de base a connu une amélioration, mais la qualité de l'enseignement, a-t-il expliqué, laisse à désirer. Cette dégringolade, selon Dr Sangho, ne se limite pas seulement au primaire. Elle a tissé ses racines jusqu'à l'université où le conférencier déplore une catastrophe. « Ce qui se passe aujourd'hui à l'université comme enseignement est un génocide intellectuel », a-t-il martelé. Mais comment en sommes nous arrivés là ? Les raisons sont multiples, mais le communicateur a cité entre autres, la faible contribution de l'Etat dans le secteur et son invasion par le privé, le faible niveau des instituteurs et une politique éducationnelle défaillante. Le système éducatif burkinabè actuel est subdivisé en sous-domaines que sont l'éducation formelle, non formelle, l'éducation informelle et celle dite spécialisée. L'alphabétisation des adultes est prise en compte dans l'éducation non formelle tandis que la formation assurée dans les grandes écoles et autres instituts fait partie du domaine spécialisé. Foi du conférencier, cette structuration est en déphasage avec les objectifs assignés à l'éducation dans notre pays. Par conséquent, le Burkina Faso n'a plus qu'à rompre avec ce système « boîteux », a dit Laurent Bado qui ne manque pas d'idées. « Quant à moi, à partir d'octobre prochain, il faut confier l'enseignement général à l'Etat en faisant basculer le privé dans le domaine de l'enseignement technique et professionnel afin d'écarter les commerçants de l'éducation », a-t-il dit. Et pour encourager les fondateurs de ces établissements, Pr Bado propose une exonération fiscale sur l'importation du matériel de formation. Pour ce qui est des examens du Certificat d'études primaires (CEP), du Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et du Baccalauréat, leur obtention prendra en compte les moyennes de la classe des années antérieures, a suggéré M. Bado. Le représentant du ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Ali Ouédraogo, a salué l'initiative de l'école des métiers avant de remercier les deux conférenciers pour leurs propositions de réformes du système éducatif actuel. Le fondateur de l'établissement, par la voix de son porte-parole, Sandrine Belem, a traduit la reconnaissance de l'EMAB/JB à tous ceux qui ont contribué au succès de cette conférence.
Beyon Romain NEBIE
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