Débutée le 29 août, la Ve conférence annuelle de l'enseignement secondaire (CAES) a fermé ses portes, le samedi 31 août 2013. Durant les travaux, les différents participants se sont penchés sur les questions de gouvernance dans le système éducatif burkinabè à travers le thème : « Gouvernance et éducation : le rôle des acteurs pour une éducation de qualité ». En effet, les différents commissaires de la Ve CAES ont échangé sur des thèmes spécifiques tels que le problème de la gestion des subventions alloués aux établissements publics d'enseignement secondaire, la coordination des structures d'encadrements pour une gestion efficace de l'enseignement secondaire au Burkina Faso et la place et le rôle des gestionnaires administratifs dans la gouvernance scolaire.
Selon les conférenciers, l'une des difficultés qui entrave le bon fonctionnement des structures éducatives burkinabè est le nombre pléthorique des élèves dans les salles de classe. A cela s'ajoutent l'insuffisance du personnel enseignant et ses corolaires de conséquences. Pour le secrétaire général du syndicat des enseignants et encadreurs de l'enseignement secondaire et supérieur, M. Ardjouma Lankouandé, la question de la gouvernance constitue un facteur de dysfonctionnement dans le secteur de l'éducation.
A l'issue des travaux, les participants à la Ve CAES ont formulé quatre recommandations essentielles à l'intention du MESS. Les deux premières porte sur la création effective de l'emploi de chef d'établissement du secondaire, son accession par voie de concours et son évolution vers l'inspection de la vie scolaire et l'institution de cadres de concertation spécifiques aux différentes structures du MESS pour une meilleure exécution des missions spécifiques aux différentes structures dudit ministère. Les deux autres recommandations concernent le recrutement, en nombre suffisant, du personnel enseignant pour combler le déficit et la création d'un emploi des inspecteurs de la vie scolaire.
Trouver un autre modèle de gestion de l'école
Pour le MESS, Pr Moussa Ouattara, la recommandation de création d'un emploi de chef d'établissement et son accession par voie de concours va permettre à son département de proposer au gouvernement une revalorisation de cette fonction afin de permettre une grande implication des chefs d'établissement dans la gouvernance ou la gestion administrative de leurs établissements. Il est en de même que le poste d'un emploi d'inspecteur de la vie scolaire. Il a, en outre, assuré que son département travaillera à faire en sorte que les choses se mettent en place, parce que l'école burkinabè subit aujourd'hui des soubresauts et il faut trouver un autre modèle de gestion, d'encadrement effectif pour accompagner les élèves.
En outre, les participants ont fait des propositions de thèmes pour la prochaine édition de la CAES. Ce sont, entre autres, « l'éducation et développement durable : rôle des acteurs du système éducatif burkinabè » ; « l'évolution du système éducatif burkinabè : quelle collaboration pour un fonctionnement efficient » ; « la stratégie de mobilisation des partenaires de l'éducation pour le renforcement du sous secteur de l'enseignement secondaire ».
La clôture de la Ve CAES a connu la remise des prix aux lauréats de la Journée nationale de l'excellence scolaire (JNES). A l'occasion, le Grand prix du président du Faso a été décerné au Lycée Philippe Zinda Kaboré, reconnu comme le meilleur établissement au plan national au regard du taux de succès au baccalauréat (60%) et au BEPC en 2013. Pour cela, le proviseur du lycée, Boureima Traoré a reçu un trophée, un ordinateur de bureau et 100 000 F CFA. Au total, 72 lauréats du BEPC et du baccalauréat de la session 2013, dont 36 filles et 36 garçons, ont reçu la récompense de leurs efforts. Ces lauréats venus des treize régions du Burkina Faso ont reçu des prix offerts par le gouvernement et les partenaires, notamment, Airtel-Burkina et la Bank of Africa. Ces prix sont composés essentiellement de kits scolaires, d'ordinateurs portables, de téléphones portables et d'enveloppes.
En ce qui concerne les enveloppes, les montants s'élèvent à 40 000 FCFA pour les lauréats au BEPC et 75 000 FCFA pour les lauréats du baccalauréat. Un sentiment de satisfaction animait les différents bénéficiaires de cette première édition de la JNES. C'est le cas de cet élève du Collège moderne privé de Toussiana, Zelma Aubin Birba, qui a obtenu 18,26/20 au BEPC, session de 2013. Il a laissé entendre : « Je suis particulièrement ému. Cette récompense me va droit au cœur et je profite de l'occasion pour remercier tout ce qui m'ont encouragé, notamment mes parents, mes amis et mes éducateurs ».
Pour ce breveté, il n'y a pas de secret pour bien travailler à l'école. « C'est juste le travail, toujours le travail et rien d'autre ». Pour la suite, M. Birba promet de redoubler d'efforts. Car, a-t-il souligné, cette récompense les exhorte à aller de l'avant, à persévérer dans le travail.
Bakary SON