C'est la période des grandes vacances pour les élèves. Ce sont des moments où l'enfant devrait s'épanouir au mieux sans s'éloigner bien évidemment des cahiers et des livres. Toutefois, l'enfant étantinvité à s'intégrer progressivement dans son milieu social, il retrouve de temps à autre le chemin des champs pour ceux vivant en campagne ou en milieu rural. Dans les centres urbains, les élèves s'adonnent, pour la plupart, à des activités lucratives, de formation ou d'apprentissage de métiers. Ceux qui bénéficient d'un certain privilège partent en voyages à la découverte d'autres localités ou même du monde extérieur.
Dans l'une ou l'autre, toutes ces occupations ou découvertes permettent à l'enfant d'apprendre après les classes, et de prendre connaissance du reste du monde. Ce qui est souvent regrettable, c'est quand les enfants sont abusivement utilisés par leurs propres parents à certaines fins. Par exemple au village, c'est l'enfant qui tire les bœufs au quotidien pour les travaux champêtres. Sans songer un seul jour à lui permettre de se «ressourcer» avec ses documents.
Conséquences, c'est une «tête vide» qui revient à son enseignant à la reprise des classes. Ceux qui sont en ville ne tirent pas souvent profit de ces moments de repos. Pour eux, c'est la marche au quotidien à travers les artères de la ville. Certes, certains élèves le font de leur gré. De Ouagadougou à Bobo-Dioulasso en passant par les villes de Koudougou, Banfora et Ouahigouya, ces enfants ou «petits commerçants ambulants», se promènent avec des articles et produits qu'ils présentent aux clients. Ce qui n'est pas aussi mauvais car, cette pratique permet souventà l'enfant d'avoir une autre expérience de vie sociale et de soutenir ses parents à la rentrée scolaire. Mais, il ne faudrait pas que ce soit l'enfant qui soit tenu de se trouver les moyens pour sa scolarisation. C'est malheureusement ce qui est en train de se développer dans nos cités urbaines ces dernières années. Même les enfants qui ont perdu leurs propres parents ont besoin de ce soutien, aussi minime soit-il, de proches parents. Il faut que ceux-ci respectent la personnalité de l'enfant en évitant de le soumettre à des travaux disproportionnés, le torturer ou le blâmer à tort. En tout état de cause, toute activité à lui soumettre doit se faire avec son accord, de façon modérée et à la limite de ses forces, au risque de ne pas en arriver au «travail forcé» des enfants.
Kofila TRAORE Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.