"L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde", disait Nelson Mandela, ancien président sud-africain. Chaque année est célébrée le 07 août à travers le monde la journée internationale de l'éducation.

C'est l'occasion pour la communauté internationale de relever l'importance accordée à l'éducation qui joue un rôle prépondérant dans l'épanouissement de l'homme et au développement de la cité.

Dans le monde d'aujourd'hui, un adulte sur cinq (776 millions), dont deux tiers de femmes, ne sont pas alphabétisés et 75 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, dont 35 millions résident en Afrique. Partant de ce constat, il ressort que l'analphabétisme est un frein au développement des pays et un facteur de pauvreté.

C'est pourquoi lors du sommet du G8, les chefs d'Etat ont de nouveau affirmer que l'éducation pour tous doit être une priorité et surtout doit faire partie intégrante du deuxième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui exige que, d'ici à 2015, tous les enfants effectuent le cycle complet de l'enseignement primaire.

Le troisième OMD vise pour sa part à éliminer la disparité entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire. Selon les statistiques de l'UNESCO, on note que sur 100 garçons scolarisés, il n'y a que 94 filles, et celles des zones rurales sont plus désavantagées encore.

Dans les pays en développement, le taux d'inscription scolaire global au niveau secondaire est de 61% chez les garçons et de 57% chez les filles. Dans les pays les moins développés, les chiffres sont de 32% chez les garçons et de 26% chez les filles.

L'éducation rime avec développement en ce sens que selon une étude réalisée par l'UNESCO, il est établi que les pays où le taux d'alphabétisation est inférieur à 55 %, le revenu moyen par habitant est de l'ordre de 600 dollars.

Alors que dans les pays où le taux d'alphabétisation est supérieur à 96 %, le revenu par habitant est de 12 600 dollars. Donc il y a un parallélisme entre éducation et développement et l'Afrique doit davantage doubler d'effort dans la scolarisation afin de pourvoir s'insérer dans la dynamique des continents émergents.

Stagnation de la scolarisation dans le monde et en Afrique

Des études indépendantes menées par l'Unesco montre que le continent connaît un net recule dans la scolarisation ces dernières années dû aux guerres avec ces corolaires de refugiés, les maladies et la situation de pauvreté.

En 2010, 61 millions d'enfants en âge d'aller à l'école primaire n'étaient pas scolarisés. Depuis 15 ans, ce chiffre est en recul. Les filles, qui représentaient 58% des enfants non scolarisés en 2000 contre 53% en 2010, ont largement profité des efforts consentis pour améliorer l'accès à l'éducation.

Mais ces progrès sont désormais à l'arrêt et le nombre d'enfants exclus de l'école stagne depuis trois ans. Un atlas en ligne, lancé le 07 août 2014 à l'occasion de la journée internationale de l'éducation note que c'est en Afrique sub-saharienne que le nombre d'enfants non scolarisés est le plus élevé, d'après l'étude réalisée par l'Institut de statistique de l'UNESCO et le Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous. Près d'un enfant sur quatre en âge de fréquenter l'école primaire (23%) n'a jamais été scolarisé ou a quitté l'école sans terminer le cursus primaire.

De fait, la stagnation observée au niveau mondial est largement due à la situation en Afrique subsaharienne où le nombre d'enfants exclus de l'école a augmenté, passant de 29 millions en 2008 à 31 millions en 2010.Le Nigeria, a lui seul, en compte 10,5 millions, l'Ethiopie 2,4 millions.

«  A trois ans de l'échéance fixée pour atteindre l'objectif d'éducation primaire universelle, la situation est très préoccupante. L'accès à l'éducation n'est pas seulement un droit humain. C'est aussi une possibilité d'échapper à la pauvreté qui ouvre la voie à une série de bénéfices tout au long de la vie.

Les leçons à tirer de cette étude sont claires  : il faut un engagement mondial plus fort et des politiques nationales qui mettent l'accent sur les enfants les plus marginalisés et fassent en sorte qu'ils puissent suivre un enseignement  », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO.

Sur les 61 millions d'enfants non scolarisés dans le monde, on estime que 47% n'iront jamais à l'école tandis, que 26% ont été scolarisés mais n'ont pas terminé leur cursus et que 27% seront scolarisés. Le défaut d'éducation est souvent une cause et une conséquence de la marginalisation des enfants.

Ce sont en effet les pauvres, les populations vivant dans des zones rurales éloignées, ceux qui sont le plus affectés par les conflits ou issus de minorités linguistiques ou ethniques qui se voient privés d'un accès à l'éducation.

Au regard de cet état de fait l'éducation ne doit plus rester lier à un objectif national mais plutôt un objectif mondial pour un monde plus meilleur et épanouit.

Théodore ZOUNGRANA Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.