La formation professionnelle est un levier pour le développement de l'économie. C'est conscient de ce fait que le gouvernement du Burkina Faso a entrepris de construire des lycées professionnels dans certaines régions du pays en vue du renforcement de la formation professionnelle. Au nombre de ces lycées, celui de Dori dont la pose de la première pierre est intervenue le 10 décembre dernier à quelque trois kilomètres de Dori, sur la route de Sebba. Ce lycée portera le nom du Dr El Hadj Idrissa Yaya, ancien membre du gouvernement et ingénieur de son Etat, qui n'est plus de ce monde. L'événement s'est tenu en marge des festivités du 11-Décembre. Ce lycée professionnel bénéficie de l'appui financier et technique de la Chine Taïwan. Il fournira aux producteurs de biens et services de la région du Sahel, les compétences nécessaires pour valoriser les différentes richesses disponibles dans la région.
Selon le ministre Moussa Ouattara, cette pose de première pierre est un acte symbolique en ce sens qu'elle est un rite qui révèle les besoins en éducation et est porteur d'avenir car il suppose une politique éducative inscrite dans la durée. Pour lui, le lycée professionnel de Dori aura pour missions l'enseignement et la formation technique et professionnelle des élèves, la formation professionnelle initiale des apprenants, la formation professionnelle continue des travailleurs et la préparation et l'accompagnement à l'insertion professionnelle. Il offrira des formations de niveau BEP et baccalauréat professionnel. Elles seront axées sur le domaine de l'agro-alimentaire, de la production animale et végétale et du génie électronique. En plus de ces formations, le lycée professionnel mènera des activités de production pour mettre à la disposition des entreprises, les instruments dont elles auront besoin. Ces formations permettront la valorisation de l'énergie solaire, du bétail, de la viande et de tous les produits dérivés que sont le lait et les œufs qui sont, a mentionné l'ambassadeur de Chine Taïwan au Burkina Faso, des produits de grande consommation.
Un coût de réalisation estimé à près de 2 500 000 000 de F CFA
D'une superficie totale de 25 hectares, le lycée aura une capacité d'accueil d'environ 350 élèves. Les infrastructures comprendront un bâtiment administratif, un bloc pédagogique abritant les salles de classe, un bloc des ateliers des métiers de la transformation agro-alimentaire, du génie électrique et plus particulièrement de l'installation et de la maintenance des équipements solaires et un bâtiment des métiers de l'agriculture et de l'élevage. Selon Moussa Ouattara, le futur lycée professionnel de Dori devra favoriser l'émergence de créateurs de petites et moyennes entreprises dans le domaine de la transformation des produits agro-alimentaires, de l'installation et de la maintenance des équipements solaires. Son coût de réalisation est estimé à près de 2 500 000 000 de F CFA dont 600 000 000 de F CFA pour les équipements. L'exécution des travaux de construction sera confiée, a souligné le MESS Moussa Ouattara, à une entreprise taïwanaise. Une expérience qui permettra au gouvernement burkinabè de tirer les leçons sur les dépassements budgétaires qui ont émaillé l'exécution de chantiers précédents, a-t-il relevé. Et d'ajouter que les travaux de construction démarreront dans le deuxième trimestre de l'année 2014. « Le gouvernement veillera à ce qu'aucun blocage ne vienne perturber le déroulement des travaux », a-t-il déclaré. Il a ensuite donné rendez-vous en 2015 pour l'inauguration du lycée professionnel Dr El Hadj Idrissa Yaya de Dori.
De 2006 à nos jours, le gouvernement a mobilisé, pour le Programme de renforcement de la formation professionnelle (PRFP) et le Programme d'appui à la politique sectorielle de l'enseignement et de la formation technique et professionnelle, un montant cumulé de 56 milliards de F CFA. Des efforts qui ne laisseront de traces, à l'avis du MESS, que si des infrastructures modernes et bien équipées mettant l'apprenant dans un contexte le plus proche possible du poste de travail dans l'entreprise, sur le chantier ou dans une autre situation de production ou de service.
Christine SAWADOGO