Education des enfants : Une responsabilité collective

| 23.08.2014
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Education des enfants : Une responsabilité collective
© DR / Autre Presse
Education des enfants : Une responsabilité collective
On en vient à désespérer sérieusement lorsqu’on observe le comportement de certains jeunes et adolescents. Il se pose alors naturellement la question de savoir où sont passés les parents censés donner une éducation appropriée à leurs progénitures si ce n’est pas toute la société qui en fin de compte est fautive  ?

Dans l’Afrique ancestrale, l’éducation des enfants avant d’être une affaire des seuls parents était de la responsabilité de la communauté entière qui a vu l’enfant naître. Et il en était ainsi pour l’éducation des enfants mineurs et ceux, jusqu’à leur majorité qui passait le plus souvent par la pratique de l’initiation.

Pratique au cours de laquelle l’enfant était préparé et subissait avec ses camarades de la même classe d’âge des rites et des épreuves visant à lui inculquer certaines valeurs fondamentales devant l’aider à affronter sa vie d’adulte.

C’est seulement après cette étape que l’enfant était désormais considéré comme étant majeur. Alors, son éducation était une affaire collective et le voisin ou n’importe quel membre de la communauté pouvait lui tirer les oreilles, le corriger pour l’amener à suivre le bon chemin sans que les géniteurs du récalcitrant ne trouvent mot à dire.

Mais de nos jours, sous prétexte que les choses ont changé, sous l’influence de pratiques occidentales qui n’ont rien à voir avec les sociétés africaines, les enfants sont comme laissés à eux-mêmes pour ce qui est de leur éducation. En effet, très peu de parents se préoccupent sérieusement de l’éducation de leurs mômes sortis à peine de l’adolescence ou des jupons de leurs mamans.

Déjà à un bas âge, les parents lorsqu’ils travaillent sont souvent très pris  : l’un et l’autre de son côté. Partis très tôt, ils ne rentrent parfois que tard et fatigués laissant « la bonne ou le boy » se démerder avec le bambin.

C’est avec un certain soulagement qu’ils le mettront à l’école à 5 ans, voire moins se débarrassant une fois de plus de l’éducation du pauvre  ; alors transféré plus à son enseignant ou son maître de la maternelle. Et plus l’enfant grandit en âge, le désintéressement des parents devient aussi grand. On ne cherche pas à contrôler ses devoirs et à suivre son travail à l’école. Qui sont ses amis, comment se comporte-t-il hors de la maison familiale…

Les responsabilités sont partagées

Certains parents pensent que dès lors qu’ils arrivent à satisfaire aux besoins élémentaires de leur enfant, le tour est joué et qu’ils remplissent ainsi leur rôle. Ils couvrent ainsi l’enfant de biens matériels et de moyens financiers. Sans savoir et même chercher à savoir l’usage qu’il fait de cet argent. Et on est par la suite étonné d’apprendre un jour que son rejeton est un véritable adepte de Bachus ou qu’il s’adonne à la prise de stupéfiants.

En effet, le spectacle désolant auquel on assiste dans les bars et boîtes de nuit où des bambins se font la concurrence avec les « sous » de papa, se saoulent à volonté et dont certains terminent victimes d’accidents ou perdent tout simplement la vie, interpelle les consciences.

A ce propos, nous avons pu voir un groupe de jeunes gens affirmer qu’ils fêtaient leur échec au BEPC dans un maquis de la place. Ils sont nombreux ces jeunes garçons qui sont de véritables agneaux à la maison mais que les parents ne reconnaîtront pas s’ils venaient à les croiser dans la rue ou dans certains endroits de la capitale. Que dire de nos jours de l’habillement surtout des filles  ? De petites filles à peine sorties des pagnes de leur mère s’habillent à vous donner le vertige.

Elles se baladent nues au vu et au su de tous à commencer par leurs parents qui ne disent rien. Et une fois dehors, les autres ont aussi du mal à réprimander de tels enfants dont les parents et surtout les mères ne pipent mot sinon font même pire que leur fille en la matière. Observez ces fillettes dans la rue et les regards malsains de certains adultes sur leur anatomie à peine pubère.

Au lieu de les rabrouer, vous surprendrez des adultes qui se rincent copieusement les yeux en véritables pervers qu’ils sont. Dans quel monde sommes-nous et où allons-nous  ?

De petits enfants qui regardent des séquences d’amour à la télévision et qui à la moindre occasion n’hésiteront pas à reproduire les mêmes gestes en cachette… L’heure est grave et il faut que les parents et la société dans son ensemble se réveillent. L’éducation des enfants au-delà de l’action des parents est une œuvre collective.

Angelin DABIRE

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