Sous l'égide de la Coalition nationale de la lutte contre la vie chère (CCVC), des centrales syndicales et des syndicats autonomes du Burkina Faso, des milliers de manifestants ont battu le pavé en scandant des slogans tels que: «Non aux réformes hasardeuses du système éducatif», «Non à la privatisation de l'école burkinabè», «Non à la prolifération incontrôlée des établissements (privés)».
«La qualité de l'éducation au Burkina Faso s'est dégradée et se dégrade de façon continue sous les effets conjugués de l'insuffisance des infrastructures et des enseignants, de l'accroissement des effectifs dans les classes, d'une politique de formation initiale et continue des enseignants très défectueuse», a affirmé le premier vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré.
Les manifestants ont notamment protesté contre la mise en œuvre du ''continuum éducatif'', une réforme gouvernementale visant la gratuité et l'obligation de l'école de trois à seize ans.
Selon M. Zougmoré, cette décision constitue «un slogan creux, au regard de l'expansion continue de l'enseignement privé et des hausses répétées des frais de scolarité».
Il a affirmé que pour la présente année scolaire, le déficit d'enseignants est de 3 269 postes, celui des salles de classes estimé à 4 028, poussant, selon lui, le gouvernement à recourir «à des locaux de fortune ainsi qu'à des abris précaires».
«Devons-nous restés impassibles, les bras croisés face à une telle entreprise de sabotage de l'avenir de nos enfants et de liquidation des chances de développement de notre pays?», s'est-il interrogé, appelant les manifestants à se mobiliser pour les batailles à venir.
La marche-meeting des syndicats intervient au lendemain d'une gigantesque mobilisation de l'opposition à travers le pays contre le projet de réviser jeudi, de deux à trois le nombre de quinquennats au pouvoir.
«Une telle entreprise [...] constitue une menace grave pour la paix et les libertés démocratiques et une remise en cause des acquis des luttes de notre peuple pour le renforcement de la démocratie», s'est inquiété M. Zougmoré.
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