«Je ne suis pas venu pour faire des promesses. J'ai décidé avec mon équipe de faire le tour de toutes les 13 régions du Burkina Faso pour toucher du doigt sur le terrain, les réalités du pays et parler à tous les acteurs Burkinabè, les couches sociales pour voir comment nous pouvons accompagner le Burkina dans le développement », a indiqué l'hôte du jour dès son arrivée au gouvernorat du Nord. Le gouverneur Boukari Khalil Bara s'est réjouit de cette visite et pense que cette occasion de rencontre d'échanges va galvaniser davantage et susciter les acteurs au développement. A entendre le premier responsable de la région, la sécurité à la frontière du Mali et les abandons scolaires au profit de l'orpaillage sont les principales difficultés de sa localité. D'où l'implication des radios locales dans cette lutte.

N'est-ce pas le combat sans relâche de la radio la Voix du paysan dans ce sens qui lui a valu la visite de l'ambassadeur? Partenaire du Programme paix à travers le développement deuxième phase (PDEV II), la Voix du paysan s'est illustrée comme l'une des meilleures partenaires selon les responsables du programme. Le président du comité de gestion de la radio, Hamidou Ganamé et le direteur, Adama Sougouri, ont remercié leurs hôtes avant de dire que la radio a été créée dans le but d'améliorer la vie et l'exploitation familiale qui se veut comme mode de vie: celle économique, sociale, écologique et culturelle. Telle est la philosophie qui sous-tend la création de cette radio voulue par le docteur Bernard Lédea Ouédraogo. Dans un bref exposé, le directeur a souligné que la radio fait partie de la vie quotidienne des populations de la région. Et grâce à elle, les paysans sont au même niveau d'information que les lecteurs des journaux. Dans le cadre de son partenariat avec le PDEV II, les animateurs ont vu leurs capacités se renforcer, sans occulter la gestion financière, administrative et les négociations avec les partenaires, a-t-il ajouté. Les différentes émissions sur la sécurité, la paix sociale, la lutte contre le chômage et le civisme ont été renforcées. Mais il faut retenir que le fonctionnement de la station n'est pas sans difficulté. Le poids des factures d'électricité est élevé. La vétusté des moyens logistiques ne facilite pas les sorties terrain à la rencontre des populations pour les sensibilisations. Pour ce faire, les responsables ont souhaité voir d'ici la fin du PDEV II, un plan de financement de la radio bien élaboré pour lui permettre de pouvoir négocier avec beaucoup de partenaires. L'utilisation des plaques solaires pourrait être une solution palliative au problème d'électricité, a suggéré le directeur. A son tour, l'ambassadeur les a remercié pour la tâche noble comme celle de la radio qui diffuse le message de la paix, de dialogue, de développement et de fraternité. Il a ensuite eu une interview en direct des ondes de la radio où des questions d'actualités et les projets américains au Burkina ont été abordés. Avant de quitter la FM 97 MHZ, l'ambassadeur a signé dans le livre d'or de la radio en laissant le message suivant: «merci beaucoup pour l'hospitalité de la radio Voix du Paysan. La radio est un moyen propice pour partager le message de tolérance, de dialogue et participe au développement du pays. Je vousfélicite beaucoup de votre engagement et dévouement dans cette tâche noble.» Avant de quitter les locaux de la radio, l'ambassadeur Mushingi a offert de nombreux documents sur les connaissances et les pratiques journalistiques à la Voix du paysan. C'était une journée de marathon avec la visite du nouveau local de la mairie réalisé dans le cadre du Millenium Challenge Corporation des Etats-Unis d'Amérique. Les quelques phrases en langue nationale mooré adressées à la population restent des traces indélébiles de l'ambassadeur dans la région du Nord.

Lassané DOGA