Quand un conflit de compétences plombe le fonctionnement de deux ministères

| 07.06.2013
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Quand un conflit de compétences plombe le fonctionnement de deux ministères
© DR / Autre Presse
Quand un conflit de compétences plombe le fonctionnement de deux ministères
Après la visite des bureaux, le Premier ministre a eu une séance de travail avec les agents du Ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA) et du Ministère de l’Eau, des aménagements hydrauliques et de l’assainissement (MEAHA). C’était le jeudi 6 juin 2013 à Ouagadougou.

Un comité d’experts d’une dizaine de membres sera prochainement mis en place et piloté par le chef du gouvernement lui–même. C’est la principale information qui a été donnée aux journalistes, le 6 juin dernier, après une séance de travail entre Luc Adolphe Tiao et les agents du MASA et du MEAHA. La principale mission de ce comité d’experts sera de trouver une solution définitive au conflit de compétences né de la séparation de l’ancien ministère de l’Agriculture et de l’hydraulique en deux entités avec, d’une part, le département de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire et d’autre part celui de l’Eau, des aménagements hydrauliques et de l’assainissement. Lequel conflit de compétences n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des activités traditionnelles des deux ministères. Ainsi, on a d’une part, certains agents qui ne savent plus à quel ministère ils appartiennent et d’autre part, se pose cette problématique, à savoir de quel ministère relèveraient tels où tels projets et programmes de développement du monde rural ? A cela s’ajoute la question de la dotation en ressources humaines, matérielles et financières. Mamounata Belem, ministre en charge de l’Eau, a devancé le Premier ministre en posant le problème de conflit de compétences qui oppose les deux ministères. Pour elle, si certaines difficultés à l’image du Fonds de l’eau et de l’équipement rural (FEER) et de l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS) ont pu trouver des satisfactions heureuses, ce n’est pas le cas de bien d’autres.

Les journalistes ont été priés de libérer la salle

En prenant à son tour la parole, Luc Adolphe Tiao, dans un langage franc et direct, dira ce qu’il attend des agents des deux ministères en ces termes : « … vous savez qu’il est plus facile d’unir que de séparer deux ministères (…), j’ai coutume de dire que nous ne sommes pas au service des textes et des procédures. Les textes et les procédures doivent nous permettre de travailler. Si nous nous accrochons à ces textes et procédures sans voir la réalité sur le terrain, nous passerons à côté de nos objectifs. Nous allons nous parler franchement (…) si on se parle en face, on trouvera des solutions, quoi qu’il en soit, je suis le chef du gouvernement et j’ai le souci que tous les départements ministériels fonctionnent bien. Parce que si ça fonctionne mal, vous, vous êtes là mais je pense que nous trois, on va partir (rire dans la salle,) ah oui ! on est là pour une mission, si le chef de l’Etat estime qu’on a échoué, que ce soit le Premier ministre, le ministre en charge de l’Agriculture ou le ministre en charge de l’Eau, nous tous allons partir. Et comme nous voulons encore travailler aux côtés du chef de l’Etat, nous avons une obligation de résultats et je souhaiterai que tout à l’heure vous nous aidiez à trouver des solutions (…). A l’issue des échanges, je vais prendre le dernier arbitrage que je ferais connaître à vos ministres et je souhaite que tout le monde suive cet arbitrage. Il n’est pas question de revenir là-dessus, celui qui ne veut pas travailler, qu’il change de ministère. Mais ce qui est sûr, c’est ce que le chef du gouvernement va décider qui va s’imposer. J’assumerai les conséquences (…) ». Ces échanges se sont poursuivis à huis clos (les journalistes ont été priés de libérer les lieux). Luc Adolphe Tiao a exhorté les agents des deux ministères à travailler ensemble pour relever les défis du monde rural. Et de conclure que l’eau et l’agriculture constituent le moteur de notre développement.

Ambèternifa Crépin SOMDA

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