Lettre ouverte aux MFPTSS, MEF et MESS : « Pour quelles raisons n’avons-nous pas été pris en compte ? »

| 03.09.2013
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Lettre ouverte aux MFPTSS, MEF et MESS : « Pour quelles raisons n’avons-nous pas été pris en compte ? »
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Lettre ouverte aux MFPTSS, MEF et MESS : « Pour quelles raisons n’avons-nous pas été pris en compte ? »
L'auteur de la présente lettre ouverte adressée aux ministres de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, de l'Economie et des finances, des Enseignements secondaire et supérieur dénonce ce qu'il considère comme une injustice faite à l'égard de certaines catégories de travailleurs de la Fonction publique.

Messieurs les ministres, tout en vous souhaitant une bonne reprise de travail après quelques semaines de repos bien mérités, je vous invite à prêter une oreille attentive à la grogne du monde de l'éducation, ainsi qu'à celle des étudiants pour une rencontrée scolaire 2013-2014 apaisée.
Messieurs les ministres, lors des rencontres des 14, 15, 17, 18 et 19 mai 2013 entre une délégation des syndicats des enseignements en l'occurrence la Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation et de la recherche (F-SYNTER) et le Syndicat national de l'Enseignement secondaire et supérieur (SNESS) et une délégation gouvernementale, dont vous avez fait partie ; desquelles rencontres consécutives aux grèves et sit- in engagés, un certain nombre de mesures avaient été prises en vue de satisfaire les revendications ; a en croire le procès-verbal y relatif. Il s'agissait notamment de l'évaluation de la mise en œuvre du protocole d'accord du 26 mai 2011 issu des négociations gouvernement-syndicats d'alors.

Tout en faisant économie des autres points litigieux débattus lors de ces rencontres du mois de mai, nous nous appesantirons surtout sur le point 9 concernant le relèvement de l'indemnité de logement à sept mille cinq cents (7 500) Francs CFA accordée aux personnels enseignants du post-primaire et du secondaire des catégories A, B, C et assimilés (je précise que ce sont les termes du protocole d'accord), pour compter du 1er octobre 2011 et payable à partir de juillet 2013. Ce n'est que suite à cette décision que nos deux syndicats ont décidé de lever leur mot d'ordre de grève et autres sit-in afin que l'année scolaire 2012-2013 puisse se terminer moyennant quelques réaménagements qui n'ont pas manqué de teinter plus ou moins les activités scolaires et ou académiques. Suite donc à cette mesure d'apaisement dont nous saluions la clairvoyance de nos dirigeants à sa juste valeur, chacun de nous attendait avec impatience fin juillet pour constater l'effectivité ou non de la mesure prise. Grande fut notre stupéfaction, de constater en fin juillet, nous, Assistants, Attachés et Conseillers d'Education des catégories C1, B1 et A1 que nous avons été encore une fois de plus oubliés, écartés ou simplement négligés. Nous nous sommes, par conséquent, demandé : pour quelles raisons n'avons –nous pas été pris en compte ? Pour mémoire, quand il s'était agi de l'octroi de l'indemnité spécifique aux personnels enseignants et d'encadrement du ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS), nous avions été purement et simplement écartés au départ. En son temps, il a fallu la détermination de notre structure syndicale en l'occurrence la F/SYNTER pour que notre cause soit entendue et traitée comme elle se devait.
Messieurs les ministres, cette discrimination négative à notre égard est-elle souhaitée, voulue par vous ? Ou bien elle est le fait d'agents zélés et ou non informés de la Direction des Ressources humaines du MESS, comme il n'en manquerait pas dans les différents services du MESS ? Si c'est ce dernier cas qui est avéré, il y a donc dysfonctionnement quelque part.
En tout état de cause, nous pensons, à notre humble avis, que dorénavant, il faudrait clarifier les termes des protocoles d'accord à chaque fois qu'il y aura négociation gouvernement-syndicats ; en nommant les bénéficiaires des accords par les emplois qu'ils occupent et en assignant des objectifs et des missions clairs à tous les intervenants sur toute la chaîne du processus.
Cela éviterait, à n'en pas douter, les perpétuelles remises en cause ou prétendues telles des différents accords ; à moins que le présent imbroglio ne soit créé à dessein.

Messieurs les ministres, tout en saluant au passage les efforts qui ont abouti à la signature du décret créant et consacrant le corps des éducateurs en 2005, nous regrettons du même coup le manque de mesures d'accompagnement constaté depuis lors. Pour preuve, un bon nombre de nos collègues, dont je fais partie, n'ont jamais été formés ni recyclés pendant et après la mesure transitoire ; chacun navigant à vue. Alors, chères autorités, nos imperfections constatées çà et là sont la résultante de votre démission. On nous rétorquera toujours qu'il manque des moyens pour ceci ou pour cela. Archifaux, répliquons-nous. Car, depuis un certain nombre d'années, nos collègues professeurs sont périodiquement recyclés. Pourquoi donc cette négligence à notre égard ? Chères autorités, beaucoup de choses restent à dire, mais nous nous arrêterons là, pour l'instant, et vous invitons à faire vôtre, cette pensée d'un célèbre pédagogue qui avait vu juste : « Faites les hommes meilleurs, vous les rendrez utiles », si tel est vrai que l'éducation est la clé de voûte de tout développement.

Quant à nos responsables des structures syndicales de la Fonction publique, en général, et ceux de l'éducation, en particulier, nous vous invitons à ouvrir l'œil et le bon lors des négociations gouvernement-syndicats. En effet, il m'a tout l'air que nos autorités ont un vilain plaisir de vous tourner en ridicule après chaque négociation. Sinon, comment se fait-il que les censeurs, les proviseurs et les professeurs détachés dans les bureaux du ministère et dans les services des directions régionales et autres puissent bénéficier du relèvement de l'indemnité de logement et pas nous ? Faites donc savoir à nos autorités ceci : « yaa ri n bas taabâ n wat ne zabrâ » : (les uns mangent, les autres regardent ; ainsi naissent les révolutions).

A vous, chers collègues éducateurs, je vous invite à vous pencher sur ces adages combien évocateurs : « Le Seigneur regarda notre travail et en fut très heureux, il se retourna, vit notre salaire et pleura amèrement ». L'immensité du travail abattu quotidiennement par les éducateurs contraste avec le traitement qui leur est réservé. « Kouri Yeelamê ti yê sâ n da ka moog a nif ne wendé, yê ra na n yi la Kougri ». (La tortue déclare que si elle n'avait pas rougi l'œil contre Dieu, elle aurait été une pierre).
Rejoignons-nous donc sur l'arène, car ceux qui luttent ce sont ceux qui vivent.
N'an lara an sara !

Gombila Fulbert TIEMTORE
Attaché d'Education au L.M. Kombissiri

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