Notre Temps:Vous êtes passé de la présidence de l'OLAO, à la tête du ministère des Sports et des Loisirs comme votre prédécesseur. Est-ce une coïncidence ou bien entre la présidence de l'OLAO et le département des Sports et des Loisirs le pas n'est pas bien loin?
Colonel David Kabré: C'est vrai que mon prédécesseur était passé de l'OLAO au ministère, et cela dans les mêmes conditions que nous. Mais, avant lui, il faut dire qu'il y a eu le colonel major André Joseph Tiendrébéogo qui était président de l'OLAO, et qui est devenu par la suite ministre des Sports et des Loisirs. Je ne sais pas si c'est une coïncidence, mais je voudrais aussi rappeler que j'avais remplacé mon prédécesseur au niveau de la Direction du sport; ensuite je l'ai remplacé à la présidence de l'OLAO. Mais lui, il savait que j'allais le remplacer un jour à ce poste et il me l'avait déjà dit dans son bureau. Moi, j'étais déjà au Darfour en mission et j'avais l'opportunité d'occuper un poste international et c'était ce qui m'intéressait. Mais, par la force des choses, Dieu a décidé que je revienne au pays et aujourd'hui, je suis ministre des Sports et des Loisirs.
Monsieur le ministre, bien qu'étant un acteur du monde du sport, quelles étaient les premières difficultés auxquelles vous avez eu à faire face dans vos nouvelles fonctions de ministre?
En arrivant au ministère des Sports, j'avais bien sûr un grand défi à relever, à savoir remplacer un ministre qui avait engrangé tous les résultats. Nous savons que dans le domaine du sport, les résultats sont importants même s'il y a bien évidemment d'autres aspects. Et de ce point de vue, mon prédécesseur avait tous les résultats et c'était pour moi un grand challenge de pouvoir le remplacer. Nous sommes en train de donner le meilleur de nous-mêmes et nous remercions Dieu pour le temps déjà passé à la tête du ministère et les résultats déjà obtenus.
A votre arrivée à la tête du département en charge des sports, le sport burkinabè, dans certains domaines bien précis, avait atteint une certaine renommée internationale. N'aviez-vous pas eu des craintes quant au maintien de ces sports toujours vers le haut?
Ça c'était l'aspect visible. Mais étant du domaine du sport, je connais la maison de dehors. Mais cela est différent de connaître la maison de dedans. Comme un adage le dit, c'est celui qui est dans la maison qui connait là où il y a les trous. Donc, quand j'ai pris service, cela m'a permis d'avoir une appréciation, une évaluation interne de la maison. Mais du dehors, je savais déjà qu'il y avait un certain nombre de préoccupations, notamment la question des textes sur les emplois. Il y avait aussi la question de la formation du personnel du département. Vous savez, la formation a un aspect très important pour chaque département, pour l'individu, afin de pouvoir tenir l'organisation et obtenir des résultats.
C'est pour cela que l'INJEPS avait ce problème de former des cadres qui ne répondaient plus au besoin du moment. Finalement, la plupart des cadres formés étaient de la sous-région et rattachés aux universités des pays. Il y avait des structures comme la CONFEJES (Ndlr: Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie) qui demandaient à ce que les institutions aient un programme harmonisé et cela nous tenait à cœur. C'est une opportunité pour nous de relever ce défi qui semble interne, mais qui est très important en termes de développement de la structure. A côté de cela, nous savons que l'organisation du sport se situe aussi au niveau des associations. Le sport de haut niveau avait des difficultés en termes de cadre réglementaire. Le dispositif réglementaire n'était pas très complet. Pour pouvoir le réaliser, il faut quand même savoir là où on va. Le cadre législatif et réglementaire, de mon point de vue, est très important et doitêtre mis en avant pour mieux conduire l'organisation. En plus de cela, il y a le personnel qui n'était pas très bien motivé. Ce sont des problèmes internes que nous avons pris à cœur et que nous pensons arriver à resoudre. Même en l'absence de résultats sportifs, nous pensons déjà que si nous arrivons à résoudre ces problèmes, ce sera déjà une avancée significative pour le département des sports et des loisirs.
Quelles sont les missions qui vous sont assignées dans le cadre de la Transition?
Ma mission, c'est de pouvoir faire en sorte que le département des sports et des loisirs puisse contribuer de façon significative à une transition réussie. A l'intérieur de cela, il faut comprendre que les résultats sportifs sont des facteurs qui apaisent. Nous sommes dans une situation de crise. Si on avait tous les résultats positifs au niveau des différentes disciplines, cela allait certainement constituer, comme un rail sur lequel la Transition pouvait se poser. Cela facilitera une conduite dans un climat assez apaisé de la Transition.
En plus de cela, il y a les missions traditionnelles. On nous a demandé de continuer à mettre en œuvre les politiques des sports et des loisirs de façon convenable. Nous devons aussi prendre en compte la bonne participation de nos équipes nationales aux compétitions internationales et africaines, ainsi que la tenue quotidienne des activités du ministère des Sports et des Loisirs en termes d'organisation et de fonctionnement. Voici de façon générale, le cahier des charges que nous a confié le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida.
Après environ 6 mois à la tête du département, quel bilan à mi-parcours pouvez-vous dresser?
Quand nous sommes arrivé à la tête du département, nous avons, comme je l'ai dit précédemment, décidé de faire un état des lieux plus ou moins objectif. Pour cela, nous avons retenu la démarche de pouvoir rencontrer l'ensemble des acteurs du monde du sport. Nous avons commencé par rencontrer le Comité national olympique des sports burkinabè (CNOSB). Ensuite, nous avons rencontré les différentes fédérations sportives. Après, nous avons rencontré les fédérations une à une. Ça, c'est ce qui concerne le volet associatif. Nous avons organisé aussi des rencontres avec l'ensemble du personnel avec bien sûr les syndicats. Nous avons visité tous les services au niveau central. Nous avons visité nos services rattachés, en prenant à chaque fois la peine de faire l'état des lieux. Après tout cela, nous avons fait le tour des 13 régions en rencontrant d'une part, les ligues et associations sportives, et d'autre part, nos services déconcentrés. A ce niveau, nous avons pu toucher du doigt un certain nombre de réalités sur le terrain. A l'issue des visites, nous avons fait le point des difficultés et des besoins. Nous avons pu tenir le CASEM en tenant compte de la lettre de mission qui nous a été confiée et de la contribution que nous devons avoir. Nous avons pu mettre en place un plan d'action. Le plan d'action va constituer à prendre en compte les insuffisances à tous les niveaux. Il faut savoir que le plan d'action comprend deux niveaux. Le premier niveau, c'est pour planifier, voir ce qui doit être fait pour la Transition. Le deuxième niveau, c'est pour tracer les signaux pour la suite. S'agissant de ce qui a été planifié dans le cadre de la Transition, en termes d'équipements, nous avons pu arrêter des moyens pour les équipements des bureaux, parce que le département manquait d'équipements de bureau (des ordinateurs, du matériel informatique, des photocopieuses). Au niveau central et au niveau décentralisé, nous avons pu dégager des besoins en infrastructures. Nous allons donc essayer de voir ce que nous pouvons faire pour la période de la Transition. Mais durant cette période, il y a un certain nombre d'infrastructures qui seront réalisées. Nous avons aussi pensé à réaliser de grosses infrastructures qui coûtent cher mais qui sont importantes pour nous. Il s'agit notamment de la construction d'une piscine olympique et la réalisation d'un hôtel pour les sportifs. Nous sommes donc en train de voir comment arriver à avoir une convention avec des partenaires pour pouvoir réaliser ces projets. Mais avant tout ça, nous avons pensé qu'il était urgent pour un bon fonctionnement de ces fédérations, d'avoir un siège et nous avons pu avoir un contrat avec un bailleur. Nous avons négocié avec la Coopération japonaise, en collaboration bien sûr avec le Comité national olympique, la construction des sièges pour les fédérations sportives. Nous allons pouvoir donner très prochainement un immeuble à usage de bureaux à l'ensemble des fédérations sportives. Du côté des textes, nous sommes en train de les finaliser. Certains textes sont déjà passés en conseil des ministres. Il s'agit du décret portant création, organisation et fonctionnement du Tour du Faso et de son arrêté d'application. A ce niveau, nous pensons que nous allons nommer un Secrétariat permanent pour pouvoir assurer un bon fonctionnement et une meilleure organisation du Tour du Faso. Vous savez, il y a toute une histoire autour du Tour du Faso. Nous avons mené notre inspection et les recommandations qui sont ressorties suggèrent qu'on nomme un secrétaire permanent pour organiser la structure et éviter d'avoir tout ce verbiage que nous avons aujourd'hui. Le texte portant universalisation de l'INJEPS est passé aussi une fois en conseil des ministres. Et bientôt, on va reverser l'INJEPS à l'université avec une double tutelle, celle du ministère des sports et celle du ministère des enseignements secondaire et supérieur. Ainsi le ministère en charge des sports peut continuer à avoir un contrôle technique sur cette institution. Je n'oublie pas de citer le texte sur la création et l'organisation des structures de jeunes, notamment les écoles de football et d'autres disciplines, parce qu'il y avait des lacunes à ce niveau. Ce qui fait que nous voyons toutes sortes d'écoles se créer avec des problèmes de gestion des enfants. Ce sont des choses vraiment regrettables. A ce niveau également, nous sommes en train de finaliser le texte pour le faire adopter. Il y a un certain nombre de textes qui sont en route et nous pensons que d'ici la fin de la Transition, il y en aura une batterie qui va permettre à nos fédérations de sports de pouvoir mieux être encadrées. Je vais certainement oublier d'autres projets, mais nous sommes en train de travailler pour des politiques de sports et des loisirs plus dynamiques qui seront mises en œuvre et soutenues par une publicité à l'appui lors des émissions et des actions sur le terrain.
Voilà un peu des actions qui ont été déjà initiées et que nous allons continuer à développer. S'agissant des moyens financiers à octroyer aux fédérations, nous allons le concrétiser avec un cahier des charges assez flexible pour cette année. Mais pour l'année prochaine, il sera rigide parce que nous avons pris pour cette année, ces fédérations en cours d'actions. Les moyennes des appuis sont passées pratiquement à 150%, voire 400% d'augmentation. Ce n'est pas suffisant, mais cela permettra aux fédérations sportives de mieux travailler. Nous sommes en train de suivre ce qui se passe sur le terrain afin de pouvoir, je ne dirais pas sanctionner, mais en tenir compte pour les dotations à venir.
On voit que le ministère des Sports a de belles perspectives pour le sport au Burkina. Mais on sait aussi que l'une des plaies du sport burkinabè demeure le manque d'infrastructures en l'occurrence les terrains de jeu. Est-ce que le ministère a prévu, dans son plan, de doter, dans un bref délai, les fédérations sportives d'aires de jeu?
Pour nous, l'organisation du sport commence par l'existence d'infrastructures. On ne peut pas développer le sport sans les infrastructures. Malheureusement, la réalisation des infrastructures coûte cher. Aujourd'hui, nous estimons que notre football a beaucoup plus d'avance que la réalisation de nos infrastructures. Quand je prends le championnat national de première division, cette année, il y a 4 ou 5 clubs qui jouent sur des terrains complètement nus. Quand je prends l'exemple de Banfora, l'équipe de cette ville a pratiquement toujours été en première division, mais ne joue pas sur un terrain gazonné depuis l'histoire du football de notre pays. Ça, c'est vraiment regrettable. C'est une préoccupation majeure pour le ministère. Quand nous sommes arrivé, nous avons décidé de mettre à jour le recensement des infrastructures qui sont réservées à la pratique du sport. Nous avons en projet de les marquer, de les aménager sommairement et de façon progressive. Pour atteindre cet objectif, nous allons déjà essayer d'attribuer ces espaces aux fédérations sportives et leur demander de suivre l'aménagement de ces espaces. A côté de cela, le gouvernement a un programme socioéconomique d'urgence pour la Transition. Nous avons dit que pour cette première phase, le sport était exclu du programme socioéconomique d'urgence, parce qu'il n'est pas visible. Faire le sport, ça ne remplit pas le ventre. Mais nous pensons que le sport s'inscrit de façon transversale dans ce programme. Nous avons demandé la compréhension du Premier ministre. Nous sommes allé lui proposer un programme pour qu'au moins un certain nombre de stades, de plateaux omnisports et d'autres infrastructures essentielles puissent être réalisés pendant cette période à travers le programme socioéconomique d'urgence. Nous espérons que nous allons avoir une enveloppe. Certaines régions n'ont pas encore de stades comme ce joyau que nous avons pu réaliser à Dédougou. Il faudrait que les régions qui ont des clubs en première division puissent avoir des surfaces en gazon synthétique pour pouvoir améliorer la pratique du sport. Il faut dire que ce n'est pas le football seulement qui est concerné; les sports de mains sont également ciblés. Au niveau des sports de combat, nous manquons évidemment de salles et de terrains. Ça, c'est l'axe du programme socioéconomique d'urgence de la Transition. Un autre axe, c'est notre approche avec l'ambassade du Japon. Nous avons partagé nos préoccupations avec monsieur l'ambassadeur. Nous avons en cours un projet pour le volleyball. Un hangar a été déjà réalisé. Il faut dire qu'en dehors du Palais des sports, c'est l'une des infrastructures de volleyball la plus complète. Nous avons pu également obtenir avec cette même ambassade des projets similaires pour le baseball, pour le judo et le karaté. Nous allons continuer à suivre et à trouver des terrains appropriés et pousser pour que ces projets puissent voir le jour. Il y a un autre axe que nous avons prospecté avec les grandes entreprises et les sociétés de notre pays. Nous avons déjà pris contact avec la Sonapost et la CNSS. Ce que nous avons demandé à ces deux structures, c'est de réaliser des plateaux omnisports.A Ouaga, nous avons ces infrastructures, mais nous avons des provinces qui n'en possèdent pas. Derrière le plateau omnisport, il y a l'utilisation nocturne, donc une contrainte au niveau de l'électrification de ces plateaux. La plus grande contrainte, c'est de pouvoir payer les factures. L'approche avec ces sociétés, c'est de pouvoir nous aider à assurer la fonctionnalité de ces infrastructures. A côté de cela, il y a d'autres sociétés d'Etat avec qui nous sommes en discussion, comme la SOFITEX, la LONAB qui font déjà beaucoup pour le sport. Nous avons voulu que ce qu'ils font pour le sport soit beaucoup plus visible. Nous avons des infrastructures sur lesquelles nous sommes en train de négocier pour voir s'ils ne peuvent pas les réaliser pour qu'on puisse quand même voir à travers leurs contributions des choses palpables notamment pour leur image. Ce sont des choses qui vont nous permettre vraiment de compléter l'environnement de la pratique de nos sports. Nous pensons que c'est la première chose à avoir. Après, il faut chercher des encadreurs qualifiés pour la formation. Voilà un peu en termes de stratégie ce que nous avons. Vous savez qu'avec la Transition, il faut aller assez vite. Nous avons un plan pour la suite, mais déjà nous allons trier tout ce qu'on peut faire maintenant et remettre le reste pour la suite.
L'année dernière, le Tour du Faso n'a pas eu lieu à cause de la maladie à virus Ebola qui sévissait à nos frontières. Le ministre peut-il nous confirmer que cette année, le Tour du Faso aura bel et bien lieu?
Ça oui! Le Tour du Faso aura bel et bien lieu. Nous voulons marquer également la Transition par le sport. Nous pensons l'appeler Tour de la Transition.
Est-ce que ce sera un tour assez relevé?
Nous allons travailler avec la fédération de cyclisme et les autres partenaires du tour. Mais, nous souhaitons avoir un tour relevé. Nous voulons relancer le tour; donc de ce point de vue, nous n'allons pas faire un tour au rabais. Il est vrai que les délais sont un peu contre nous, parce que là, ce serait souhaitable que le texte voie le jour pour que nous mettions le comité d'organisation en place. Nous sommes déjà à quelques mois de la fin de la Transition. D'ailleurs, la période du tour coïncide avec celle des élections. Nous ne savons pas s'il faut mettre ça avant ou après. Voilà des contraintes qui sont là. Il faut que nous puissions les lever pour que le tour puisse être à un niveau standard. Mais nous tenons à organiser un tour vraiment relevé.
Des questions de surfacturation avaient créé la polémique après la dernière édition du Tour du Faso. Où en êtes-vous avec cette question?
Sur les questions des surfacturations, je ne peux pas donner d'informations actuellement. Mais ce que je peux dire, c'est que ce qui est en train d'être fait, c'est la prise de texte réglementaire pour codifier et encadrer le tour du Faso, réglementer son organisation et son fonctionnement. La mise en place du secrétaire permanent et du comité d'organisation à travers l'arrêté que nous avons préparé, va permettre d'organiser le tour, de faire un bilan et savoir de façon claire quelles ont été les dépenses et les dettes. Aujourd'hui, on nous dit qu'il y a une dette. Ce qui est sûr, s'il y a une dette, le Burkina étant un pays souverain, le gouvernement va prendre toute la mesure de la dette intérieure. Je pense que le ministre de l'Economie et des Finances l'a bien dit, il a pu actuellement régler un grand pourcentage de cette dette intérieure. Mais le travail à faire, c'est de pouvoir certifier que le gouvernement du Burkina a une dette envers autrui. A partir de ce moment, logiquement, il ne devrait pas y avoir de problème pour le règlement de la dette.
Le 1er mai dernier, Alexis Kaboré dit Yoyo a conservé sa ceinture de champion WBC. En tant que premier responsable du département des sports, quels étaient vos sentiments?
C'était pour moi un défi de faire en sorte que Yoyo puisse conserver sa ceinture. A la dernière édition (Ndlr: en 2014), j'avais représenté le parrain. J'ai vu que le boxeur était très bien préparé. J'avais beaucoup apprécié le combat. Et quand je suis arrivé au département et qu'il devait mettre sa ceinture en jeu, je me suis demandé comment il s'était préparé, car il était vraiment au-dessus de son adversaire. A l'entame du combat, je n'avais pas la certitude qu'il allait pouvoir conserver sa ceinture. Mais Dieu nous a aidés, il s'est bien défendu et nous avons pu garder la ceinture. J'étais très content. Et comme je l'ai dit, les résultats aussi contribuent à apaiser les cœurs. Cette victoire a satisfait plus d'un Burkinabè. La salle était pleine. Moi, je n'avais pas encore vu une chose pareille. L'édition dernière, la salle n'était pas aussi pleine que ça. Si le peuple est satisfait, moi je le suis encore plus.
Les handballeuses et les footballeurs ont pu se qualifier pour les Jeux africains. Quels seront les objectifs que vous vous fixerez en allant à Brazzavilleen septembre prochain?
Nous savons que les filles sont très motivées. Elles ont d'abord une compétition en Ethiopie. Aux éliminatoires, elles ont tenu tête au Nigeria qui est très bien classé dans notre zone. Donc, nous allons sans peur. Elles sont engagées et déterminées à bien se comporter à Brazzaville. C'est vrai que les autres nations viendront aussi pour se battre, mais le cœur de l'Etalon fera la différence. S'agissant du football, c'est une équipe que nous avons voulu pour la relève. C'est une opportunité que nous soyons qualifiés. Cela va permettre à cette jeune génération de pouvoir aller se frotter avec d'autres jeunes. L'équipe senior est allée au plus haut niveau au plan africain, en jouant la finale en 2013. Mais en bas, il n'y a pas de relève. C'est pourquoi nous avons voulu accompagner la fédération de football en utilisant les journées FIFA, aussi bien avec les seniors et les catégories qui suivent. Nous travaillons à trouver des Etalons pour relever l'équipe A qui est en train de vieillir. C'est cette volonté que nous affichons. Pour nous, la participation des Etalons olympiques aux Jeux africains est une préparation de la relève. Nous les encourageons à bien se comporter. Si le résultat est très bon, nous allons beaucoup apprécier. Mais nous voulons que cela suscite des talents pour pouvoir relever notre équipe A qui est véritablement en train de baisser.
Quelle appréciation faites-vous du nouvel entraîneur des Etalons séniors?
De mon point de vue, c'est un entraîneur dont le CV est rempli. Cela, c'est quelque chose d'important. Il connaît la discipline. Il a joué, il a entraîné, il a fait des résultats. Il a un CV qui est bien. Il doit avoir une bonne maîtrise du football. Bien sûr qu'il y a la personnalité, mais il y a aussi la chance qu'il faut avoir quand on est dans un projet sportif. Je pense qu'il mérite sa place d'entraîneur. J'ai moi-même regardé son parcours. Comme j'ai un background au Niger, j'ai aussi demandé au président de la fédération nigérienne, quelle était son appréciation. Je pense qu'il peut amener les Etalons loin dans nos aventures au niveau africain et au niveau mondial. De mon point de vue, la fédération atout mon soutien quant à son choix. Nous allons les accompagner et accompagner les Etalons en termes de moyens et de soutiens exceptionnels pour qu'ils puissent avoir les résultats attendus.
Aujourd'hui, quelles sont vos relations avec l'ancien ministre des sports, le colonel Yacouba Ouédraogo?
C'est un aîné que j'ai eu à mes côtés. Pendant toute ma carrière militaire, il m'a beaucoup encadré. Comme je vous l'ai dit, je l'ai remplacé comme directeur au niveau du sport, comme président au niveau de l'OLAO et aujourd'hui comme ministre. C'est-à-dire que j'ai vraiment suivi ses pas. Cela veut dire que j'ai bien suivis ces conseils. J'ai d'excellents rapports avec mon prédécesseur. Ce qu'il faut aussi dire, c'est que la Transition est issue d'une institution populaire qui se veut une rupture avec le passé. De ce point de vue, il faut que cette rupture réponde avec notre conduite des affaires. Il faut que le département des sports, à l'instar des autres départements, réponde aux attentes du peuple. De ce point de vue, on peut dire que notre gestion n'est peut-être pas une continuité, mais se veut une rupture avec notre manière de gérer les hommes. Mais nous avons capitalisé un certain nombre d'acquis. Nous sommes en train de travailler pour améliorer tout ce qu'il a fait. Vous savez qu'il a obtenu des résultats sans précédent, notamment en football. C'est la discipline phare au niveau des sports de compétition. Sinon, c'est un grand-frère, c'est mon chef dans l'armée. C'est vrai qu'aujourd'hui je suis ministre mais la Transition a des jours; donc, je suis en bons termes avec mon prédécesseur. Cela prouve qu'il m'a bien formé et qu'il a contribué, de façon significative, aux compétences que j'ai aujourd'hui. Je suis reconnaissant à Dieu, mais aussi reconnaissant aux hommes que Dieu utilise pour vous former.
Interview réalisée par Wend-Konta SAVADOGO