Expliquer la fracture sociale dans les arrondissements de Boulmiougou, Sigh Noghin et Nongremassom et certains secteurs nord de Baskuy est la tâche que Mme Marie-Therèse Arcens Somé, s'est donnée pour sa thèse de sociologie. La doctorante a montré que la précarité touche les populations venues majoritairement du milieu rural. Celles-ci ne connaissent pas les normes urbaines. Elles ne sont pas scolarisées et elles n'ont pas de qualification professionnelle. Toute chose qui fait qu'elles n'arrivent pas à s'intégrer au milieu urbain pour trouver du travail. Et la précarité est la situation la plus visible de cette fracture sociale
Celle-ci, ajoute-elle, se manifeste, entre autres, à travers le travail des enfants, le chômage des jeunes, la rupture partielle ou totale avec la communauté d'origine et enfin les enfants séparés de leur famille.
En plus, la cheurcheure a mis en cause la gouvernance locale dans les communes urbaines. Elle met à nu le manque de programme politique pour prendre en charge toute cette population démunie ne ce reste qu'en matière de santé, de formation professionnelle, de scolarisation. « La déscolarisation de ces enfants, créent des enfants de la rue, la délinquance, l'exclusion sociale, les enfants faisant des petits boulots », soutient-elle.
Face à la mauvaise gouvernance des politiques locales, les populations démunies sont obligées de trouver des stratégies de survie à savoir créer des associations, des réseaux de solidarité et malheureusement mettre les enfants tôt au travail. « La solidarité est un des points forts des quartiers précaires qui fonctionne comme une sécurité sociale à l'informelle. Aussi le travail rémunéré des enfants entre en droite ligne dans les stratégies de survie des familles pauvres qui participent à la recherche des moyens de subsistance et d'existence de la cellule familiale », a-t-elle démontré.
Mme Somé a travaillé sur 70 individus comprenant des enfants scolarisés, des adultes déscolarisés, des femmes qui font des petits boulots dans leur foyer et des femmes prises en charges par des associations ou de l'action sociale. La zone de l'étude, (Boulmiougou, Baskuy et Sigh Noghin) est une zone où les gens peuvent s'installer facilement ou les loyers coûtent relativement moins cher. « C'est la partie Est et le Nord de Ouagadougou où les moins nantis s'installent plus facilement », a précisé la doctorante.
Ces travaux de thèse sont prévus pour être présentés à l'Université de Lomé au Togo en juin de cette année.
B.SANGA