Où allons-nous avec la montée en puissance de l'insécurité sous nos cieux ? La réponse à cette question a de quoi faire couler beaucoup d'encre et de salive.
Mais plus que des thèses et des spéculations, cette préoccupation peut donner des vertiges, tellement les délinquants nous foutent la trouille ces temps-ci. Et le commun des mortels allait être tranquille, si les actes de banditisme ne se multipliaient pas au jour le jour. Hélas ! Les faits se succèdent à un rythme soutenu et inquiétant. Vols, braquages, attaques à main armée, agressions physiques, etc., tous les moyens sont usités par les bandits pour spolier les biens ou porter atteinte à l'intégrité physique des « honnêtes » citoyens. Parmi les derniers cas, l'on peut citer le braquage, opéré le vendredi 23 mai 2013 aux environs de 13 heures, dans l'agence d'une banque de Tampouy, sise à Ouagadougou, par deux individus à moto. Une fois à l'intérieur de la banque, les auteurs du coup, usant de subterfuges, ont d'abord sollicité des renseignements sur le pèlerinage à la Mecque (Hadj). S'entendant dire que l'institution bancaire n'intervient pas dans ce domaine, les deux compères en sont arrivés à manifester leur désir d'ouvrir un compte bancaire. C'est en ce moment précis, qu'ils ont exhibé une arme à feu, tenant le personnel et les clients en respect dans un bureau, avant de vider les caisses de l'agence. Après tout, ils se sont tirés avec un butin estimé à près de 14 millions de francs CFA ! Les éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC), alertés, n'ont pu que constater les dégâts. Toutefois, ils ont promis mener une enquête, avec la collaboration des populations, afin de mettre la main sur les présumés auteurs. Le souhait est que les efforts des forces de sécurité ne soient pas vains dans cette affaire. Décidemment, les bandits sont déterminés à troubler la quiétude des « gens biens ». A penser au braquage de Tampouy, l'on pourrait mourir d'inquiétudes. Vous gardez de l'argent à domicile, des voleurs font irruption un jour et l'emporte. S'ils vous laissent la vie sauve, c'est tant mieux. Par peur, vous déposez vos sous en banque, avec l'assurance d'une certaine sécurité. Là encore, les bandits, malgré les dispositions sécuritaires, font irruption et mette la main dessus. A quel saint faut-il se vouer alors ? Difficile d'y répondre. Il ne reste plus qu'à redoubler de vigilance et à prier le bon Dieu, pour qu'il nous assiste. Pour autant, pas de place pour la fatalité, il faut se battre comme un samouraï. Les bandits ont la peau dure, mais les forces de sécurité ne baissent pas les bras, malgré leur nombre limité et leurs moyens modestes. Ils conduisent rondement des enquêtes et réussissent très souvent à procéder à des arrestations de brigands. Lesquels sont le plus souvent traduits devant les tribunaux, avec des condamnations à la pelle. Malgré tout, l'insécurité ne semble pas reculer. Le combat est dur. Très dur. Mais il n'entame en rien la détermination des « hommes de tenue », qui perdent parfois la vie, à vouloir protéger les citoyens et leurs biens. Ils ont un moral d'acier, mais pas les moyens souhaités. Alors, il importe que les dirigeants fassent davantage de sacrifices, pour mettre ces « braves » dans les conditions, question de faire reculer les frontières de l'insécurité. A ce sujet, l'engagement des gouvernants, confrontés à mille priorités, est évident. En témoigne les fréquents recrutements de personnel et la dotation régulière en équipements des services sécuritaires. Espérerons alors qu'ils en fassent plus, car les attentes sont énormes.
Kader Patrick KARANTAO
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