Bittou, commune urbaine située à 250 kilomètres (km) de Ouagadougou, dans la région du centre-est du Burkina Faso. C'est dans cette localité faisant frontière avec le Ghana et le Togo, que se sont déroulés les évènements du 15 au 16 octobre dernier. A notre arrivée, le lundi 21 octobre à 11 heures, une impression générale se dégage : la vie a repris son cours normal dans le chef-lieu de ladite commune. Visiblement, il n'y a rien à signaler. Le calme serait-il revenu après la tempête ? Rien n'est moins sûr. Sans doute une apparence. Il ne faut surtout pas se précipiter sur les choses, le terrain étant, pour nous, inconnu. Première démarche : aller signaler notre présence au commissariat, sous un soleil cuisant. Et la marche à pied pour y accéder dure une quinzaine de minutes (mn). Le jeu en vaut la chandelle pour des raisons de sécurité. Il ne faut pas perdre de vue que la ville vient de connaître des troubles il y a moins d'une semaine, d'où l'option de nous montrer le plus possible, discret. Après ce détour au commissariat où nous recevons l'aval des autorités administratives, les investigations peuvent commencer. Une première tentative d'arracher quelques mots s'avère infructueuse. Puis, une autre, et cette fois, une avancée ; un habitant vient de nous diriger vers le « journal de Bittou ». Un magasine ? Un tabloïd ? Erreur ! Nous ne tarderons pas à nous apercevoir qu'il s'agit plutôt d'un autochtone très au fait de l'actualité locale. C'est l'œil et l'oreille de Bittou, dit-on. Nous le trouvons en plein débat avec un groupe de personnes. Après lui avoir signifié qu'il nous a été recommandé, il se retire aussitôt et nous invite à prendre place. L'objet de notre présence lui est décliné. Il ne trouve pas d'inconvénient à assouvir notre soif d'informations. Mais à une condition : il souhaite parler sous le couvert de l'anonymat. Pourquoi son choix de requérir l'anonymat ? Il s'en explique : « L'affaire est hautement sensible et continue de faire grand bruit ; on peut avoir des problèmes si on ne fait pas attention ». Nous acceptons ce préalable, l'essentiel pour nous, étant de tirer le maximum de vers du nez de cette supposée mine d'informations. Avant de nous dérouler le film des événements, selon sa version, il lâche cette confidence : l'affaire était au cœur des discussions du groupe au moment où nous arrivions, histoire de nous montrer que les évènements du 15 et 16 octobre continuent d'alimenter les débats dans la ville. Puis, il se met à table. Tout a commencé, selon lui, dans la nuit de la tabaski par une tentative de viol d'une jeune fille de la famille royale, alors qu'elle regagnait son domicile familial après avoir rendu visite à sa sœur à l'occasion de la fête. L'agresseur n'est pas parvenu à ses buts, certes mais les séquelles de l'agression restent énormes. La fille a été conduite à l'hôpital de Bittou pour des soins par son cousin, Massaoudou Zampaligré qui a entamé une démarche auprès du délinquant afin que celui-ci procède au règlement des frais d'ordonnance. Feignant accepter la proposition de M. Zampaligré, le présumé délinquant l'invita à le suivre aux alentours de l'hôpital. C'était tard dans la nuit. C'est en ces lieux qu'il a été poignardé à mort par un groupe d'individus. Alertées, les populations se révoltent et décident de mener une chasse à l'homme. Des actes de vandalisme sont également perpétrés dans des domiciles et lieux de commerce, laissant sur le carreau quatre présumés délinquants, lynchés à mort par des populations en colère. Voilà les faits tels que relatés par le « Journal de Bittou ».
Tristesse et désolation dans une famille de victime
A.D (nous l'appellerons ainsi) a été une des victimes des lynchages perpétrés. Nous allons à la rencontre de sa famille. L'aide commercial d'un des proches de la victime nous sert de guide. Après quelques 35 mn de marche, nous sommes reçus au domicile familial. C'est la consternation. La famille est encore sous le choc. Un frère de A.D raconte comment ils ont vécu l'évènement. Florilège : « Le jour de la fête, le petit (A.D) était avec nous à la maison. Le lendemain, nous avons entendu dire qu'un bandit a agressé un membre de la famille Zampaligré et que cela a créé une révolte populaire. Des présumés délinquants ciblés étaient recherchés dont mon frère. Par peur, AD s'est enfui vers la frontière du Ghana où il a été appréhendé avec un autre présumé délinquant. Arrêtés, ils ont été exécutés à l'arme blanche par les populations. Au lendemain, j'étais à un kiosque et tout à coup, j'ai entendu : « Opération terminée ! Opération terminée ! ». C'était des cris que les populations scandaient au retour de leur mission de chasse aux présumés délinquants ». Mais personne n'arrivait à lui dire que AD faisait parti des victimes. Finalement, un cousin a finalement informé la famille de la mauvaise nouvelle. Après, toute la famille est restée atone, ne sachant quoi faire, et se posait des questions. Selon le frère de AD, il était difficile de se rendre sur les lieux pour constater les faits, raisons de sécurité oblige. « Il a fallu attendre le 18 octobre, après que la situation se calme, pour se rendre sur les lieux de l'assassinat et pouvoir procéder à l'enterrement sommaire du corps de notre frère assassiné », a-t-il indiqué. Tout en reconnaissant que AD avait fait la prison pour des actes de vols, les membres de sa famille ont déploré la manière avec laquelle il a été lynché à mort, à coups de hache : « Si on l'avait tué sur le lieu d'un vol ou à cause de son banditisme, personne ne se serait plaint. C'était vraiment horrible », a regretté un membre de la famille. Pour autant, il n'était pas question de déposer plainte devant les tribunaux, au risque d'en subir les représailles. Les membres de la famille se disent impuissants face à la situation. Ils n'ont que leurs yeux pour pleurer : « On n'a pas la force, ce sont les autochtones qui ont fait leur boulot, nous ne pouvons que regarder de façon impuissante. On va aller dire quoi ? Si nous partons déposer plainte et qu'à la suite de cela, on nous tombe dessus à bras raccourcis, qui va nous défendre ? » s'est-il interrogé. Après près d'une heure d'échanges avec la famille de A.D, nous « demandons la route ». Requête favorablement accueillie. Mais à peine avons-nous franchi la porte de sortie de la cour, qu'un homme, la quarantaine, juché sur une moto, s'immobilise à notre niveau. Il se dirige vers nous, sans que nous ne comprenions pourquoi. C'est qu'il a son mot à dire sur les événements et il y tient. Raison : il en a gros sur le cœur, lui qui ne tarde pas à fustiger l'attitude des « autochtones », ceux-là mêmes qui ont procédé à l'exécution sommaire des délinquants, sans aucune forme de procès : « Si vous attrapez des bandits, vous devez leur remettre aux autorités qui représentent l'Etat et vous en remettre à leurs décisions ». Il est visiblement très soucieux du sort qui pourrait être réservé à d'autres personnes, si rien n'est fait. Le calme précaire qui règne dans ce quartier, cache, en réalité, une psychose.
Les populations vivent dans la crainte de représailles après les actes de vandalisme. Nous sommes à notre tour animés par la peur au ventre, ce qui alourdit davantage nos jambes après cette tournée « marathon ». Mais, il faut tenir bon et arriver à surmonter la peur. Dieu fera le reste. Et après tout, ne sommes-nous pas en mission ? A environ 100 mètres plus loin, nous sommes face à un domicile vandalisé. Les locataires sont introuvables. Ont-ils déserté les lieux après l'attaque de leur domicile ? Difficile d'être affirmatif mais tout laisse à le croire, car certaines sources révèlent que des familles soupçonnées de connivence avec les présumés délinquants ont été chassées et ont trouvé refuge dans un pays voisin. N'ayant pas trouvé les propriétaires sur place pour recueillir leurs témoignages, nous nous contentons de prendre des photos. Maisons incendiées, matériel endommagé, grenier réduit en cendres, les dégâts sont énormes. Cap à présent mis sur la mairie et la cour royale. Il faut aller vite, le soleil va bientôt se coucher. Malgré tout, notre empressement, nous arriverons tard. Le maire et le chef du village viennent de prendre la direction de Ouagadougou pour, dit-on, une mission. Néanmoins, un rendez-vous d'échanges pour le jour suivant a été pris avec les membres de la famille royale au moment même où il commençait à faire nuit.
Des yadsé chez leurs « esclaves »
Mardi 22 octobre 2013. Il est 7h 48 mn lorsque nous mettons pied dans la cour royale, non sans y avoir apporté beaucoup d'arachide. En bons yadsé (des gens du Yatenga), nous nous sentions l'obligation de le faire, les membres de la cour royale étant Bissa (parents à plaisanterie des Yadsé que nous sommes), donc nos « esclaves ». Nous réclamons une place assise, et pas n'importe laquelle... le trône du chef. La parenthèse d'humour ouverte pour détendre l'atmosphère, nous la refermons aussitôt et passons à l'objet de notre visite, glaner des éléments d'information sur le drame dont un membre de la famille royale, en la personne de Massaoudou Zampaligré, a été victime. Coïncidence, une réunion des préparatifs du doua du défunt est prévue pour se tenir dans la même matinée. De nombreux chefs coutumiers et notables étaient déjà sur les lieux. Pendant ce temps, le monde continue d'affluer pour saluer la mémoire du défunt. Oudou, c'est ainsi que l'appelaient affectueusement ses proches, a perdu la vie pour avoir tenté de sauver celle de sa cousine que de présumés délinquants ont tenté de violer. Il était âgé de 28 ans et était récemment rentré de France pour s'installer à Bittou. Sa disparition tragique a été accueillie avec consternation dans la famille royale : « C'est une grosse perte pour moi ; je prie Dieu pour que de tels évènements ne se reproduisent plus. Que Dieu nous préserve des bandits », a déclaré son père, Lassané Zampaligré, toujours sous le choc. Même état d'esprit pour Yacouba Zampaligré, l'oncle de Oudou. A l'en croire, la pilule a été amère à avaler par les populations ; qui ont exprimé leur ras-le-bol. A propos de la traque orchestrée contre les présumés bandits, le sieur Yacouba a indiqué que l'opération a été conduite jusqu'à Bwaku en territoire ghanéen. Un fleuve aurait même été traversé pour atteindre le lieu où s'étaient réfugiés les présumés délinquants. A l'aide de parents et de connaissances vivant au Ghana, deux des présumés délinquants ont été capturés vifs : « Notre souhait était de les remettre à la police pour les besoins de l'enquête, mais la population a catégoriquement refusé. Et c'est à 4 km de Bittou, sur la route du retour, qu'ils ont été exécutés » a-t-il précisé. Au total, 4 présumés délinquants ont été lynchés au cours de l'opération. Un autre plus connu sous le nom de Babamou est toujours en cavale. Il serait le cerveau du groupe qui aurait poignardé Oudou à mort, après la tentative de viol de la jeune fille. Nous avons rencontré cette fille. Elle se porte maintenant mieux : « Maintenant, ça va mais j'ai toujours des douleurs au niveau de l'œil et des maux de tête », a-t-elle confié. Juste après nos échanges, elle s'apprêtait à répartir à l'hôpital pour le soin de ses blessures à l'œil et à la tête.
Décryptage d'une affaire qui a tourné au drame
Une semaine après les faits, les Bittoulais continuent de s'interroger sur les évènements survenus dans leur cité. Tentative de viol, meurtre, lynchage. Pourquoi en est-on arrivé là ? A cette question, des éléments de réponse ne manquent pas. Ainsi, pour certains, cela ne fait l'ombre d'aucun doute ; c'est à cause de la drogue. « Vous savez, nous a confié un habitant, Bittou est une ville cosmopolite où vivent toutes sortes d'ethnies. A cause de la proximité avec les 2 frontières (celles du Ghana et du Togo), la drogue est très développée et plusieurs gens s'y adonnent », a-t-il expliqué, en indiquant de loin, le lieu qui serait le fief des drogués : « Là-bas, les gens fument la drogue au nez et à la barbe de tous » a-t-il soutenu. Le problème de ce fléau est également soulevé par le Manegd Naaba, un notable coutumier : « Si tout cela est arrivé à Bittou, c'est à cause de la drogue, des produits de stupéfiants et des liqueurs frelatés. Les enfants consomment beaucoup de ces produits qui les amènent à commettre ces actes ignobles. Il est tout de même difficile de poignarder quelqu'un à mort, sans être sous l'effet des produits de stupéfiants », a-t-il indiqué tout en lançant un appel aux autorités pour qu'elles luttent « sérieusement » contre le banditisme : « Il faut que les autorités fassent quelque chose car nous vivons un calvaire ici », a-t-il martelé. En ce qui concerne le lynchage des présumés délinquants, la colère a été avancée comme l'un des motifs : « Les gens ont réagi sous l'effet de la colère », a relevé un Bittoulais qui a déploré les actes de vandalisme sur les domiciles des proches des présumés délinquants. « Si je commets une erreur, c'est moi qui dois répondre seul de mes actes et non mes proches. Mais si je commets une erreur, et qu'on brûle les domiciles des gens de ma famille et de leurs lieux de commerce, ce n'est pas normal » s'est-il exprimé. Et d'ajouter : « Le comble, c'est que tous les délinquants n'ont pas été arrêtés, ni inquiétés jusqu'à présent, parce que proches de la famille royale ». Il en veut pour preuve le fait qu'un ami de l'auteur présumé de l'assassinat de Oudou, est toujours libre de ses mouvements. Il était même arrêté, selon lui, dans un maquis avec le présumé assassin avant que celui-ci ne parte commettre le crime sur Oudou. « Ce dernier vient d'ailleurs de passer par là », a indiqué cet interlocuteur, brandissant une photo de l'intéressé prise dans la nuit de la tabaski : « Si l'on doit traquer des voleurs, tous les voleurs doivent être concernés ; ça doit être général », a-t-il dénoncé. Pour ce monsieur qui a souhaité gardé l'anonymat à l'instar d'autres personnes, le lynchage ciblé des présumés délinquants cache parfois des règlements de compte. « Faux, il n'en est rien, ce sont des histoires », a rétorqué Yacouba Zampaligré. Selon lui, les noms de ceux qui ont été lynchés ont été livrés par le sieur Nicolas, un des présumés délinquants, arrêté à Bwaku au Ghana. Celui-ci, sachant bien qu'il allait mourir, a dénoncé ses camarades. C'est sur la base des noms cités par le sieur Nicolas, avant sa mort, que les lynchages ont été perpétrés, a indiqué Yacouba Zampaligré qui a réfuté toute idée de règlement de compte à l'endroit d'une ethnie ou d'une communauté. Son point de vue est partagé par cet habitant (il est de l'ethnie mossi) rencontré un peu plus tard : « Dieu nous a aidés, car c'est entre eux Bissa, c'est cela notre chance. Si c'était un étranger qui avait été à l'origine du crime commis, nous n'aurions pas été ici jusqu'à présent. Il y aurait eu plus de victimes, j'en suis sûr ». Le préfet de Bittou, Félix B. Benao, qui aurait joué un rôle majeur pour le retour au calme, s'est voulu on ne peut plus clair sur cette question : « On n'en est pas arrivé là. Ce n'est pas une guerre ethnique ou communautaire » a-t-il affirmé. La raison serait donc à rechercher ailleurs. Certains dénoncent des failles dans le dispositif sécuritaire à Bittou : « La sécurité est défaillance. Si les éléments des forces de l'ordre eux-mêmes s'amusent, les gens vont les frapper. La délinquance n'a pas l'âge ici, elle a foutu ce village en l'air. C'est triste », a déploré pour sa part un habitant. Un autre a renchéri : « L'insécurité gagne du terrain depuis les évènements de 2011. Chacun se cherche. Les éléments des forces de l'ordre voient les délinquants mais ils ne peuvent rien. C'est le mécontentement suite à l'insécurité générale, qui a provoqué la révolte des populations. Celles-ci sont obligées de prendre leurs responsabilités. Personne ne peut contrôler cette situation si ce n'est la population elle-même. C'est comme ça », a relevé un notable du village qui a précisé que c'est l'ensemble de la population de Bittou qui s'est soulevée pour manifester son mécontentement et non autre chose. Quant à Yacouba Zampaligré, il ne porte pas de doigt accusateur sur les éléments des forces de l'ordre de Bittou qui, selon lui, ont toujours bien fait leur travail. « Après les braquages, a-t-il indiqué, à chaque fois que la police ou la gendarmerie arrête des délinquants et les envoient à la prison civile de Tenkodogo, 2 jours après, les délinquants sont libérés. A un moment, les gens s'interrogeaient sur la crédibilité des procès verbaux transmis. Mais ce n'était pas le cas. Et de dénoncer des « actes de corruption de délinquants » pour ne pas rester longtemps en prison. Issaka Daporé serait la personne qui financerait ces actes de corruption. A cause de lui, a soutenu Yacouba Zampaligré, quand des policiers ou des gendarmes de Bittou envoient des délinquants à la prison civile de Tenkodogo, certains bandits les devancent sur la route du retour à Bittou. C'est pourquoi, selon lui, les populations ont manifesté leur colère. Et la dernière en date donc : les quatre présumés délinquants ayant payé pour le meurtre de Oudou. « Ce meurtre a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », à en croire à Yacouba Zampaligré qui a ajouté que deux autres membres de leur famille avaient été assassinés par des présumés bandits. Il s'agit de Mahama Zampaligré, un ancien conseiller municipal, exécuté chez lui. Une de leurs sœurs aurait été également « égorgée ». Elle a laissé derrière elle des enfants en bas âge. Le plus dramatique, c'est que les enquêtes sur ces crimes n'ont jamais abouti, a-t-il relevé. Après ces meurtres, il fallait réagir pour éviter un autre crime au sein de la famille car certaines personnes étaient dans le collimateur des présumés délinquants qui l'ont fait savoir.
Mieux vaut prévenir que guérir
Que faut-il faire pour que de tels drames ne se reproduisent pas ? La question revient sur bien des lèvres à Bittou et les pistes de solutions ne manquent pas. Certains préconisent le renforcement du dispositif sécuritaire. Pour d'autres, ce sont des opérations « coup de point » comme celles qui ont été menées à l'autre époque (celui de la révolution), qu'il faut. Des notables du village semblent, quant à eux, privilégier l'installation d'un conseil de sages qui constituerait en quelque sorte un conseil d'éveil pour sauvegarder la cohésion sociale. Ils souhaitent également leur implication effective dans les actions destinées à assurer la sécurité en vue d'instaurer une paix sociale durable. En attendant de voir la concrétisation probable de ces propositions dont la liste n'est pas exhaustive, les protagonistes se réjouissent du retour au calme dans la localité. A la faveur de l'apaisement, les Bittoulais vaquaient tranquillement à leurs occupations au moment où nous quittions les lieux, le mardi 22 octobre à 12h15 mn.
Vivement que de tels drames ne se reproduisent. C'est le moins que nous pouvons souhaiter au terme des investigations à Bittou. Le calme est revenu. Mais « l'arbre ne doit pas cacher la forêt » le dit si bien l'adage. Une frange non moins importante des populations vit toujours dans la peur. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle de certains témoignages ont été rapportés sous le couvert de l'anonymat, conformément à la volonté de leurs auteurs qui craignent pour leur propre sécurité et pour celle de leur famille. Preuve que la psychose règne. Dans les témoignages recueillis, il est difficile de savoir où se trouve la « Vérité » parmi les « vérités » des différentes sources acteurs. A ce propos, nous sommes d'avis avec un de nos interlocuteurs qui disait qu'il y a mille versions sur les évènements survenus à Bittou. En tout état de cause, il urge que les protagonistes tirent tous les enseignements. Les autorités, au niveau central, déconcentré et décentralisé sont également interpellées afin de prendre des mesures idoines pour combattre le mal à ses racines.
Saïdou ZOROME et Issa SIGUIRE (de retour de Bittou)