Pourquoi les Ouagavillois doivent-ils tant souffrir le martyr pour aller d'un point à l'autre ? Un simple constat permet de dire que le problème de la mobilité des citoyens sur les voies, provient en très grande partie, du comportement de certains usagers eux-mêmes. Soit, ils ne connaissent pas ou peu le code de la route, soit ils sont au fait de certaines règles élémentaires de la circulation, mais font preuve d'incivisme notoire, avec pour conséquences, les accidents récurrents de la route. Cette non-maîtrise du code de la route et l'incivisme sur les voies se manifestent à travers le non respect des feux tricolores et des panneaux Stop, l'ignorance du sens de la priorité sur certains carrefours, l'excès de vitesse, etc. Pire, certains conducteurs de taxis en rajoutent, en ne se donnant pas souvent la peine de s'illustrer par la signalisation, dès que un ou des clients sollicite(nt) leur service. A l'image de certains de ces taxis, des engins à quatre roues ont un système de freinage défaillant, avec tous les dangers que cela comporte. Et que dire des trois roues, ces tricycles qui ont fait leur apparition dans la capitale et dans certaines villes secondaires du Burkina ? Ils sont devenus les « champions » du non respect des règles élémentaires de la circulation routière. De l'avis même du directeur de la police municipale, Clément Ouango, cité plus haut, les tricycles sont « gérés » par des jeunes conducteurs qui, en réalité, ne maîtrisent pas ces engins. Et selon l'Observatoire de sécurité de la commune de Ouagadougou, au premier trimestre de 2013, 59 accidents impliquant les tricycles ont été relevés. Au 2e trimestre de la même année, des tricycles ont été mis en cause dans 55 accidents de la circulation routière. A Bobo- Dioulasso, la 2e ville du pays, les conducteurs de ces engins à trois roues foulent « carrément » au pied la règle selon laquelle les tricycles sont destinés principalement, au transport de marchandises. Là-bas, ces engins sont devenus presqu'exclusivement des « taxis-motos », ne transportant que des personnes.
La police municipale mène des efforts pour limiter les dégâts face à ce qui s'apparente à du « bordel » dans la circulation routière à Ouagadougou. Et cela à travers des unités piétonnes, motorisées et véhiculées, présentes aux feux tricolores et dans certains endroits dangereux pour les usagers. Depuis 2010, elle est aidée dans sa tâche par 700 jeunes volontaires communaux pour la sécurité routière. Mais les défis restent toujours à relever pour gagner la bataille de cette sécurité routière. L'un des grands défis reste le désencombrement et l'élargissement des voies. Mais, le plus important est l'appropriation par les citoyens du code de la route. La police et les autorités compétentes doivent songer à continuer la sensibilisation au code de la route et l'élargir aux personnes analphabètes. Dans les écoles et lycées au sein desquels des modules sur le code de la route n'existent pas, il devient impérieux de les y introduire. Les usagers de la route doivent aussi et surtout, faire preuve de responsabilité, de discipline et de bon sens pour se protéger eux-mêmes et protéger les autres. Enfin, une proposition qui ne devrait pas plaire à tout le monde : décourager l'importation des engins à deux roues au Burkina et développer le transport en commun.
Gabriel SAMA