Il existe tout de même des zones d'ombre qui entourent cette récente attaque contre la présidence
Les forces de défense et de sécurité s'étaient mises à ses trousses et des avis de recherche avaient même été lancés dans la presse contre lui ; mais l'homme, avec une ingéniosité à nulle autre pareille, avait réussi à s'échapper pour se refugier dans un pays voisin. C'est donc le même homme, si l'on en croit la version officielle, qui aurait attenté à la vie du chef de l'Etat par une attaque isolée. C'est dire que Romuald Tuina était un soldat irréductible, visiblement anti-norme, qui n'en faisait qu'à sa tête. Car on aurait même trouvé sur son cadavre (puisqu'il a été abattu), un permis de sortie de prison d'un pays voisin ; preuve que l'homme, même au-delà des frontières nationales, s'était illustré par son indiscipline. Cela dit, il existe tout de même des zones d'ombre qui entourent cette récente attaque contre la présidence du Faso dont on impute la responsabilité à cet ex-soldat.
Même Sylvester Stallone dit Rambo s'y serait pris autrement
Car, à moins d'être un téméraire, il est difficile d'imaginer qu'un individu puisse, à lui seul, oser s'attaquer à une institution comme la présidence du Faso. Comment a-t-il pu franchir le seuil de cette institution ? Comment un seul individu peut-il détenir par-devers lui des armes lourdes et parvenir à s'introduire à la présidence malgré toute l'armada militaire qui y est déployée au quotidien ? Autant de questions qui taraudent les esprits et qui, malheureusement, seront sans réponse étant donné que Romuald Tuina a été envoyé ad patres. Saura-t-on jamais la vérité ? Rien n'est moins sûr. Toujours est-il que si Romuald Tuina était en vie, l'opinion nationale serait un peu plus située sur les circonstances de cette attaque. Car, en tant qu'ex-soldat burkinabè, Romuald Tuina savait mieux que quiconque qu'en s'attaquant à la présidence, il pouvait y laisser sa peau. Même Sylvester Stallone dit Rambo s'y serait pris autrement. Romuald Tuina voulait-il envoyer un message fort aux dirigeants du pays dans la mesure où l'attaque est intervenue la nuit même où le rapport circonstancié sur le Sénat a été remis au président du Faso ? Une coïncidence troublante qui doit donner à réfléchir. En tout cas, cette attaque, si elle est avérée, revêt un sens éminemment politique. Et il revient donc au président du Faso de savoir le décrypter, car à trop durer au pouvoir, on s'attire trop de risques. Sans doute que s'il avait fait valoir ses droits à la retraite depuis la fin de son précédent mandat, Blaise Compaoré n'aurait pas connu cette tentative d'assassinat sur sa personne qui, heureusement d'ailleurs, a échoué. Car il y a fort à parier que cet incident tire son origine du contexte de malaise général que vit le Burkina depuis qu'il est question du Sénat. Il y a donc lieu pour le président, de faire sa propre introspection et de tirer toutes les conclusions qui s'imposent.
Boundi OUOBA