Secteur 16 de Ouagadougou : Une affaire de parcelle qui divise

| 29.11.2013
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Secteur 16 de Ouagadougou : Une affaire de parcelle qui divise
© DR / Autre Presse
Secteur 16 de Ouagadougou : Une affaire de parcelle qui divise
Le jeudi 21 novembre 2013, nous avons été informés, par un coup de fil, de la démolition d'une cour dans le quartier Tampouy de Ouagadougou. Ainsi, nous nous sommes déportés sur les lieux pour constater les faits. De coups de fil en coups de fil, nous sommes d'abord conduits auprès de la personne qui nous a appelés, le directeur de la société « Paling Wendé », par ailleurs chef du village de Kindi. Il nous expliquera par la suite les raisons de son coup de fil avant de nous conduire sur les lieux : une parcelle qui, dit-il a été fermée depuis 2002. Lisez plutôt.

C'est une parcelle emmurée et dont les portes sont condamnées, depuis 2002 que nous avons découverte ce 21 novembre 2013. C'est la parcelle n°2, lot n°2, section NS sise au secteur 20 (actuel secteur 16). Nous n'avions bien sûr pas eu accès à l'intérieur de ladite parcelle, mais on notait une forte présence d'herbes. A l'entrée se trouvent des kiosques, mais que nous avions trouvés fermés. La raison ? Le chef nous la donne en ces termes : « J'ai acheté un terrain sur la base d'une ordonnance judiciaire en juin 2002. J'ai alors commencé la construction, et en octobre 2002, j'ai reçu une convocation de la Justice me demandant l'arrêt des travaux. Je suis allé voir l'avocat, Me Amidou Sawadogo, pour l'informer de la convocation que j'ai reçue me demandant d'arrêter les travaux. Ce dernier m'a alors dit de ne pas m'inquiéter et que tout serait réglé. J'ai attendu en vain, et le problème n'était pas résolu. J'ai alors dit à Me Amidou Sawadogo qu'étant donné que la situation ne se décantait pas, il fallait qu'il me rembourse le prix d'achat du terrain qui était de 25 000 000 de F CFA, et 2 300 000 F CFA pour les frais de justice. J'ai poursuivi l'affaire et j'ai pu entrer en possession de mes 25 000 000 de F CFA. Quant aux 2 300 000 F, dits frais de justice, jusqu'à ce jour, je n'ai rien reçu. Ce n'était pas des frais de justice, c'était faux. Il m'a trompé pour prendre cette somme. Etant donné aussi que j'avais déjà commencé des travaux sur le terrain, j'ai alors demandé que l'on me rembourse l'argent de mon investissement qui s'élève à plus de 30 millions afin que je puisse quitter les lieux. J'ai acheté la parcelle sur la base d'une ordonnance judiciaire car en tant que citoyen, on ne peut pas avoir un document de la justice et avoir des inquiétudes. C'est cette structure qui règle tous les litiges et si elle arrive à vendre un terrain et que le client a des problèmes après, c'est à ne rien comprendre. Le jeudi 21 novembre donc, à ma grande surprise, j'ai été informé qu'un huissier est venu afficher une note demandant aux occupants des kiosques situés à l'entrée principale du terrain de quitter les lieux, parce que tout ce qu'il y a comme construction sur ladite parcelle sera détruite. Je suis donc venu attendre ceux qui viendront pour démolir et leur faire comprendre que cette affaire est toujours au tribunal qui doit la trancher. C'est le tribunal qui m'a vendu le terrain, car je ne connais ni le propriétaire, et ce dernier non plus ne me connaît pas. Dès que je rentrerai en possession de la somme que j'ai investie, je quitterai les lieux le même jour. C'est parce que j'ai confiance en notre justice que j'ai acheté ladite parcelle ».

A la question de savoir pourquoi cette affaire traîne depuis 2002, le chef de Kindi répond : « Parce qu'il n'y a pas cette personne à la Justice qui n'a pas peur de ce dossier. Il a toujours été mis de côté, je ne sais pour quelle raison. C'est pourquoi je demande qu'on me dise clairement ce qu'il y a car, à mon entendement, ce qui est vendu, est vendu et ce qui est volé est volé. C'est le tribunal qui a fait l'ordonnance et c'est lui encore qui a suspendu les travaux. C'est donc à lui de voir les mesures à prendre pour que son client ne perde pas dans la mesure où ce dernier a investi sur le terrain. Je peux dire que j'ai été trompé au niveau des frais de justice qui m'ont coûté 2 300 000 F CFA. Je ne comprends plus rien non plus à cette affaire d'ordonnance judiciaire. De toute façon, j'ai confiance en notre Justice. Je ne sais pas pour quelle raison les travaux ont été suspendus, néanmoins, la justice doit faire en sorte que son client ne sorte pas perdant. Cette affaire a mis trop de temps et à l'heure actuelle, si le tribunal peut me rembourser la valeur de mon investissement sur le terrain, qu'il le fasse et moi je me retirerai le même jour. S'il peut remettre l'ordonnance à sa place qu'il le fasse, et je suis prêt à régler les 25 000 000 de F CFA, prix d'achat de la parcelle. En son temps, il y avait des véhicules en mauvais état sur la parcelle et que j'ai achetés et revendus à des revendeurs. Si j'avais acheté la parcelle pour la revendre ensuite comme je l'ai fait avec les véhicules, comment allais-je m'y prendre ? Si l'on me demande aujourd'hui de ramener les véhicules, ce serait difficile car je ne saurai où les retrouver ! »

Au moment où nous quittions les lieux le jeudi 21 novembre, les kiosques étaient fermés, et une note affichée demandait à leurs occupants de quitter les lieux, note signée de Me H. Jean- Emmanuel Minoungou, huissier de justice.
Joint au téléphone le 27 novembre, l'huissier de justice a été on ne peut plus ferme. « Il n'y a pas de parcelle litigieuse. Il (se référant au chef de Kindi) a été expulsé de la parcelle depuis 2008 par voie de justice ; les documents sont là », a-t-il martelé.

Colette DRABO

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