L'atelier de formation initié à l' intention des membres du comité national de pilotage des indicateurs géographiques vise à faire partager avec les membres, un certain nombre de connaissances qui entourent le concept d'indication géographique. Ceci, afin d'impulser une nouvelle dynamique qui est celle d'accompagner les produits locaux vers leur reconnaissance. Selon le représentant du ministre de l'industrie, du Commerce et de l'Artisanat (MICA), Eugène Nabolé, par ailleurs conseiller technique, le commerce international est en proie à une concurrence de plus en plus rude, à la fois sur les prix que sur la qualité des produits. Il a de ce fait indiqué que cette situation oblige les producteurs agricoles à différencier leurs produits afin de se positionner sur des segments de marchés plus rémunérateurs. « Dans certains cas, les produits à forte réputation sont victimes de concurrence déloyale et malheureusement au détriment des principaux acteurs concernés », a déploré le conseiller technique, Charles Eugène Nabolé. Il a également affirmé qu'il est important de pouvoir défendre la propriété des produits pour les producteurs ou transformateurs au moyen de l'outil ''indication géographique'' en tant que droit de propriété industrielle. Il s'agit d'un système de protection des produits locaux dont les caractéristiques sont propres à la zone géographique d'où sont issus ces produits. Pour lui, ce droit de propriété industrielle permet aux producteurs, non seulement d'affirmer leurs identités, de sécuriser les débouchés commerciaux mais également constitue une moyen de s'en prévaloir en cas d'atteinte. « Il est plus qu'évident que le développement de notre économie repose sur la nécessité d'intégrer la propriété intellectuelle comme support de sécurisation des investissements, du transfert de technologies et de l'innovation, mais aussi comme instrument d'amélioration de la qualité de nos produits et promotion de nos exportations », a assuré le représentant du MICA. Par ailleurs, il a souligné que le Burkina Faso regorge d'énormes potentialités aussi bien dans le domaine agricole qu'artisanal mais ces produits ne sont pas protégés, toute chose qui ne profite pas aux créateurs locaux. Cependant, à l'entendre, ces indications géographiques peuvent constituer l'une des clés de développement et d'amélioration de la qualité des produits, mais aussi et surtout contribuer à la diversification des productions et à leur commercialisation, à la lutte contre l'exode rural, etc. Charles Eugène Nabolé a également noté que la mise en œuvre et la gestion des systèmes ''indications géographiques'' constituent un long processus et requièrent un certain nombre de compétence tant au niveau des filières et des producteurs que des institutions publiques. « C'est la raison pour laquelle il a été mis en place le comité national de pilotage des indications géographiques », a-t-il signifié. De son avis, ce comité devra conduire avec efficacité le processus d'identification, de reconnaissance, de protection et de valorisation de nos produits locaux.
Wamini Micheline OUEDRAOGO