Ces 72 heures de grève se justifient, selon les conférenciers, par «le refus du gouvernement d'adopter les décrets d'application de la loi n° 054-2012/AN, portant grille indemnitaire et celui portant classement indiciaire. Adama Nikiéma, secrétaire général du Synaj, précise que « le combat actuel des greffiers n'est rien d'autre que d'obtenir l'application d'une loi de la république, régulièrement promulguée par le chef de l'Etat ». Une précision qui en vaut la peine aux yeux du SG, surtout avec les récentes négociations syndicats-gouvernement qui ont connu un certain aboutissement.
Il se pose la simple question de savoir où se trouve leur dossier. Puisque, explique-t-il, « le ministre de la Justice lui-même n'est pas en mesure de nous situer clairement. «Ce qui est « inconcevable et incompréhensible », selon Adama Nikiéma, qui conclut que «ce blocage traduit la volonté du gouvernement en général, du ministre de la Justice et celui de l'Economie et des Finances en particulier, de créer un retard dans l'application de ladite loi».
Afin de mieux se faire entendre, un préavis de grève a été conjointement adressé le 2 mai dernier par les deux syndicats au président Blaise Compaoré, président du Conseil supérieur de la magistrature. Les conférenciers promettent de passer à la vitesse supérieure si rien n'est fait à l'issue de ce mot d'ordre et tiennent par conséquent le gouvernement responsable des désagréments que les justiciables viendront à subir de ces journées d'arrêt de travail.
La Constitution du 2 juin 1991 précise en son article 101 que la loi détermine les règles concernant l'organisation des tribunaux judiciaires et administratifs et la procédure devant ces juridictions, le statut des magistrats, des officiers ministériels et auxiliaires de justice. En dépit de cette disposition constitutionnelle, le greffier burkinabè en tant qu'auxiliaire de justice, a été pendant longtemps régit par des décrets puis par loi n° 013-98/AN du 28 avril 1998, portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique. «Ainsi, le greffier, pendant 21 ans, a été victime d'une injustice, et ce en violation flagrante de notre loi fondamentale. Ce n'est que le 18 décembre 2012 que la loi n° 054-2012/AN, portant statut du personnel du corps des greffiers sera adoptée en vue de se conformer à la constitution du 2 juin 1991 et de réparer cette injustice», constatent les syndicats.