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Palais de justice : SOS, pitié pour une veuve et ses 4 orphelins !

| 21.07.2014
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Palais de justice : SOS, pitié pour une veuve et ses 4 orphelins !
© DR / Autre Presse
Palais de justice : SOS, pitié pour une veuve et ses 4 orphelins !
Une veuve désorientée, des orphelins dont l'avenir est hypothéqué, une famille désespérée. C'est le sort qui frappe la famille Ilboudo depuis cette nuit tragique du 2 mai 2010. Une voiture a fauché mortellement Ilboudo Yembi Michel, le père de famille, laissant derrière lui une veuve et 4 enfants encore mineurs. Sous le choc et sans autre recours, les infortunés décident de s'en remettre à la Justice de leur pays. Leur secret espoir, retrouver consolation et réparation, un tant soit peu, du préjudice que cette mort brutale et tragique de leur époux et père leur fait subir. Mais c'était sans compter avec les dures réalités de cette Justice. Plus grand sera leur calvaire.

Le 2 mai 2010, dans la nuit, sur la RN1 (axe Ouaga-Bobo) dans le village de Zaktouli, le véhicule de marque Mercédès 250D immatriculé 11 J 6247 BF conduit par Boni Donky percute par arrière Yembi Michel Ilboudo, un usager de la route sur sa bicyclette. Les deux engins circulaient dans le même sens, apprend-on. De cet accident, il ressort un mort et des dégâts matériels. C'est Yembi Michel Ilboudo, le cycliste, qui perd la vie sur-le-champ. La gendarmerie se déporte sur les lieux, fait les constatations d'usage et dresse un procès-verbal. « Cet accident serait dû à une inattention de la part du conducteur de la voiture d'une part, et au défaut de système d'éclairage du cycliste d'autre part. » Peut-on lire dans ce procès-verbal. Le conducteur de la voiture, le Colonel-Major Donky Boni, militaire en service au génie militaire au moment des faits, conduisait en compagnie d'un de ses amis. La famille décide alors de porter l'affaire devant le juge. Elle s'attache les conseils d'un avocat, Me Hamadou Tarnagda. Ici commence le calvaire. Selon Ilboudo Saïdou, un membre de la famille, tout avait pourtant bien commencé dans cette partie judiciaire. « En l'espace de trois mois, le jugement a été rendu ». Soutient-il. Il s'agit de l'ordonnance de référé N°004-3/CAB/PRES du 11 janvier 2012. Il en ressort que bien qu'ayant reçu l'assignation à sa personne même, le sieur Donky n'a pas jugé bon de comparaître pour se défendre contradictoirement des demandes qui ont été formulées contre lui. Boni Donky est condamné à payer aux ayants droit de feu Ilboudo Yembi Michel, la somme de 2 673 687 F CFA à titre de provision sur les réparations dues en raison des préjudices subis par suite de la mort accidentelle d'Ilboudo Yembi Michel. En outre, le juge le condamne à payer la somme de 225 000 F CFA au titre des frais imprescriptibles. Mais Boni Donky interjette appel de la décision. Le dossier est transféré à la Cour d'appel de Ouagadougou. « Près de 8 fois, nous sommes allés à Ouaga 2000 ». Confie Ilboudo Saïdou. A chaque audience, précise-t-il, le dossier est appelé mais Boni Donky ne se présentera pas. Le dossier ne fait que piétiner. Finalement, un juge à la Cour d'appel fera comprendre à Ilboudo Saïdou que le jugement au premier ressort a été « mal fait et il faut reprendre à zéro ». Depuis lors, silence radio. La famille dit ne plus rien comprendre à la suite du dossier. Une décision aurait pourtant été rendue. Mais impossible pour elle d'en avoir la substance, encore moins une copie.

Un avocat pas comme les autres

Bien avant que le dossier n'aille en appel, l'acquisition de la décision de premier ressort a été un véritable calvaire pour les Ilboudo. Impossible pour eux d'obtenir auprès de leur avocat copie de la décision. Que de va-et-vient entre le Cabinet de l'avocat et la Cour d'appel. « Un jour, nous sommes arrivés, l'avocat nous a fait savoir que l'ordonnance est prête». Il remet à la famille Ilboudo un document manuscrit et photocopié. Il les envoie voir un huissier qui devrait se charger de la suite. A la surprise générale, une fois chez l'huissier, ce dernier les renvoie vers l'avocat, en remettant en cause le document manuscrit, afin qu'il leur soit délivrée l'ordonnance en bonne et due forme. De retour chez l'avocat, explique Saïdou Ilboudo, la délégation se verra violemment refoulée des bureaux par celui-ci. « Sortez de mon bureau ». Leur aurait-il lancé sèchement, se souvient encore Ilboudo Saïdou. La famille dépitée, retourne au village sans savoir quoi faire exactement. Afin de mieux comprendre ce qui se passe, nous sommes entrés en contact avec l'avocat des ayants droit. Ce dernier qui a préféré échanger avec nous au téléphone n'a rien laissé comprendre. Dans un premier temps, il nous a renvoyés à sa secrétaire qui selon lui, « connaît le dossier ». Lorsque nous retrouverons celle-ci, elle nous fera comprendre qu'elle est bien au courant de la famille Ilboudo mais ne connaît rien du dossier. Le conducteur que nous avons tenté de joindre afin d'avoir sa version, n'a décroché aucun de nos appels. Selon les informations à notre possession, il serait admis à la retraite. Et la veuve et ses orphelins poursuivent dans le silence leur enfer sur terre...

PAR AIMÉ NABALOUM

reporterbf.net

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