A la barre, la victime a expliqué qu'en août 2013, le prévenu Akouma Ben Sir a confié à B. Bamogo, tradipraticien, qu'il aurait volé une importante somme d'argent en dollar dans un pays étranger et cherchait quelqu'un pour lui remettre l'équivalent en F CFA car il ne pouvait pas légalement échanger le tout. Le sieur Bamogo lui dira ne pas être en mesure de lui trouver la somme équivalente mais le mettra en contact avec la victime K. Soré. Avant les transactions et pour mettre en confiance la victime, le prévenu lui remettra quelques billets pour un change dans le but de vérifier l'authenticité des billets. Ce qui sera fait dans une banque de Ouagadougou. Convaincue par ce change, la victime remettra environ 24 500 000 F CFA au prévenu qui s'enfuira par la suite.
Le prévenu, qui avait reconnu les faits à la gendarmerie puis devant le procureur niera en bloc à l'audience. Selon lui, il a été confondu avec quelqu'un d'autre et dit être au Burkina pour vendre ses albums musicaux. Il dit ne pas connaitre ni la victime ni les témoins et qualifiera tout cela de « complot ».
Le substitut du procureur, dans ses réquisitions, a expliqué que le prévenu était de mauvaise foi car depuis la gendarmerie il a donné plusieurs identités, menti sur son âge et les noms de ses géniteurs. Puis à la maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou, les gardes de sécurité pénitentiaire qui l'auraient reconnu ont remarqué qu'il ne s'agissait pas de son vrai nom et cela a fait l'objet d'une autre enquête. Enquête durant laquelle il ressortira qu'il avait déjà été condamné pour des faits d'escroquerie et avait été interdit de séjour au Burkina. Compte tenu de ce qui précède, il a requis à son encontre 8 ans de prison ferme, une amende de 6 millions de F CFA et une interdiction de territoire de 10 ans.
Quant à son complice, le substitut a fait savoir qu'il a eu à photocopier les faux billets en dollar dans son cybercafé pour qu'ils soient livrés à la victime. Apparemment et selon toujours le substittut il a été induit en erreur par le prévenu qui lui a dit que les billets de banque photocopiés devaient être juste utilisés dans son clip. Le doute profitant à l'accusé, il a demandé qu'il soit relaxé.
Le tribunal, qui a déjà renvoyé trois fois la même affaire, a déclaré le prévenu coupable. En répression, il l'a condamné à 8 ans de prison ferme, à une interdiction de séjour au Burkina de 5 ans. Son complice a été relaxé au bénéfice du doute.
Sidi Ag Mohamed
Avec ZoodoMail
