Devant le tribunal / Ouagadougou : il volait dans les ministères et les institutions

| 23.07.2014
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Devant le tribunal / Ouagadougou : il volait dans les ministères et les institutions
© DR / Autre Presse
Devant le tribunal / Ouagadougou : il volait dans les ministères et les institutions
Madi O. dit Sodagbiga, né en 1992 et résidant à la zone I de Ouagadougou, a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou le mardi 22 juillet 2014. Et ce, pour avoir frauduleusement soustrait divers matériels au préjudice d'institutions et de sociétés. Son ami Halidou N. a également comparu à ses côtés pour avoir recelé une motocyclette et un pistolet automatique.

A la barre, Halidou N. a expliqué avoir acheté la motocyclette chez une dame par l'intermédiaire de Sodagbiga et aurait même bénéficié d'un reçu. Quant au pistolet, il a expliqué avoir prêté son engin à un de ses amis qui l'avait oublié sous la selle de la moto. Pris de panique, il avait caché l'arme dans sa grande famille à Saaba.

A son tour, Sodagbiga a expliqué, concernant le pistolet, qu'il l'avait présentée à Halidou qui, n'ayant pas d'argent, lui a envoyé son ami. Ce dernier a acheté l'arme à 20 000 F CFA. Concernant les objets volés, il reconnait une partie des faits.

Le substitut du procureur du Faso, dans ses réquisitions, a fait savoir que tout serait parti de plusieurs plaintes pour vol avec un mode opératoire similaire. L'enquête ouverte a permis de se faire une idée du prévenu. Le substitut l'a qualifié de danger ambulant car il passait par les fenêtres, brisait les vitres, s'introduisait dans les institutions et sociétés et subtilisait d'importants biens qu'il arrivait à dissimuler tout seul malgré la présence des veilleurs de nuit. Il a demandé à ce que le prévenu soit reconnu coupable pour tous les faits à lui reprochés commis au ministère en charge de l'éducation nationale, chez des particuliers et même à l'Union Européenne même s'il a nié les faits à ce niveau. Pourtant, et selon le substitut, , le prévenu a avoué aux officiers de police judiciaire être entré à la délégation de l'Union européenne au Burkina par le côté de l'immeuble en construction. Au regard de tout ce qui précède, il a requiert que tous les deux prévenus soient déclarés coupables et condamnés, en répression, à 4 ans de prison ferme et au paiement d'une amende de 500 000 F pour Sodagbiga. Quant à Halidou, le substitut a demandé au tribunal de ne pas tomber dans son piège car il n'est pas un enfant de chœur pour avoir voulu tromper les juges. Pour étayer ses propos, le procureur a relevé que s'il était de bonne foi, il devrait, à la découverte du pistolet sous sa selle, le remettre à son ami ou le montrer à sa famille. Pour cela, il a requis qu'il soit condamné à 18 mois ferme et à une amende de 300 000 F CFA.

L'avocat de Halidou N. a demandé dans sa plaidoirie la clémence du tribunal en lui faisant remarquer que son client n'ayant pas la majorité civile (21 ans) est naïf et est influençable par son milieu. Pour cela, il demande qu'on lui accorde des circonstances atténuantes. En outre, son client est dans un élan de repentir et ses parents veulent également le prendre en charge pour sa réinsertion sociale. Il a terminé sa plaidoirie en demandant au tribunal d'assortir la peine de son client de sursis au cas où il entrerait en voie de condamnation.

Dans son verdict, le tribunal a déclaré tous les prévenus coupables. En répression, il a condamné Sodagbiga à 4 ans de prison ferme et Halidou à 2 ans avec sursis et une amende de 300 000 F CFA. Ils devront également supporter les frais du procès avec leur condamnation aux dépens.

Sidi Ag Mohamed (ZoodoMail)

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