A la barre, le prévenu a, en sanglots, expliqué être venu au Burkina pour demander l'asile politique compte tenu de la crise dans son pays. Il a aussi indiqué avoir fui laissant femme et enfants aux mains de l'ONG Médecins sans frontière. C'est dans sa précarité qu'il a été amené à commettre les infractions pour lesquelles il est poursuivi aujourd'hui.

Le substitut du procureur du Faso, a, dans ses réquisitions, indiqué que les faits sont constitués et la situation du prévenu ne saurait expliquer son attitude ni le dédouaner. Pour ce qui est de l'infraction elle-même, le procureur a expliqué que le prévenu faisait croire à des parents d'élèves qu'il pouvait leur donner des cours et aussi les aider a obtenir des bourses et s'inscrire à l'étranger. Il précise que pendant l'enquête, il est ressorti que Néno D. a transféré la somme collectée auprès des parents au Cameroun et au Burkina et a séjourné dans un hôtel luxueux alors qu'il savait ne pas être en mesure de payer. Pour le procureur, il s'agit d'une nouvelle race d'escrocs qu'il faut punir d'où sa demande de le déclarer coupable et de le condamner en répression à 14 mois de prison ferme. Il a aussi requis sa reconduction aux frontière après l'exécution de sa peine.

L'avocat du prévenu a, dans sa plaidoirie, demandé la clémence du tribunal car, selon lui, la situation de réfugié est bien plus compliquée qu'elle n'en a l'air. Il a aussi informé le tribunal le père du prévenu a été assassiné, sa femme et sa fille de 9 ans violées à la faveur de la crise qui prévaut en Centrafrique et lui-même a été contraint à s'enfuir. Il a rassuré le tribunal de ce que son client est de bonne moralité et n'était pas venu au Burkina avec de mauvaises intentions. Enfin, l'avocat s'est engagé à amener son client devant l'autorité pour se mettre en règle s'il est releaxé.
Le tribunal a déclaré Néno D. coupable des faits à lui reprochés et l'a condamné à une peine d'emprisonnement ferme de 12 mois.

Sidi Ag Mohamed

( Avec ZoodoMail )