C'est dans ce contexte que la Justice a été saisie pour trancher le différend, voilà plusieurs mois déjà. Une procédure de référé a même été introduite, en vue de faire suspendre les opérations sur le terrain en attendant une décision définitive de la Justice. De renvoi en renvoi, cette procédure d'urgence tarde à se mettre en œuvre. Pendant ce temps, que se passe-t-il sur le terrain ? Adama Zongo poursuit son projet sous l'œil protecteur de la force publique. Les parcelles dégagées sont en train d'être attribuées dans une opacité sans précédent. La question qui se pose est la suivante : à quoi servira une éventuelle décision de Justice ? A supposer que la Justice vienne un jour déclarer l'illégalité de l'opération, comment pourra-t-on rattraper les choses, si l'opération est bouclée et toutes les parcelles dégagées attribuées ? Pourquoi est-il impossible, pour un projet aussi controversé dont le dossier est pendant en Justice, d'intimer l'ordre à l'ensemble des protagonistes de suspendre toute action en attendant que la Justice tranche ? Bien malin qui saura trouver des réponses à toutes ces interrogations ?
Mais il n'y a pas que ça. Il nous revient que le projet de lotissement a fini d'enterrer la cohésion sociale dans le village où deux camps antagonistes se regardent désormais en chiens de faïence. La minorité issue du quartier Yalgré, fidèle à Adama Zongo et bénéficiant par ricochet de la protection de la force publique, multiplie les scènes de provocation et les agressions physiques à l'encontre de leurs contradicteurs. Nous l'avons déjà relevé dans nos précédentes éditions. Ce fut une fois de plus le cas le dimanche 18 mai dernier, où avaient lieu des funérailles dans le village, nous a-t-on rapporté. Eu égard au rôle que joue la minorité de Yalgré dans les agressions perpétrées contre le village, les autres auraient décidé que les deux camps ne se fréquentent plus. Plus question de partager quoi que ce soit. Les peines ou les joies des uns n'intéressent plus les autres. Depuis un certain temps, les événements heureux comme malheureux sont vécus séparément dans les deux camps. Puis arrive ce 18 mai où avaient lieu des funérailles dans le camp du chef. Contre toute attente, ceux de Yalgré décident d'y participer. Malgré les réprobations des autres, ils se présentent au lieu des funérailles la plupart avec des coupe-coupe, des coutelas et même d'armes à feu fourrées. A-t-on appris. Les organisateurs disent avoir compris qu'il s'agissait là d'une provocation à laquelle il ne fallait pas répondre. L'objectif étant de donner l'occasion aux forces de l'ordre de procéder à des arrestations dans leur camp. C'est ainsi que les funérailles ont été limitées à certains rites essentiels. Jusqu'à quand durera cette situation ? Affaire à suivre !
Source:reporterbf