Cette cérémonie de signature qui a eu lieu au cabinet du ministre, a enregistré la présence du directeur du trésor et de la comptabilité, Moumouni Gnakambary.
Désormais, la BCB et le groupe Mégamonde regardent dans la même direction. Pour aboutir à cette signature d'accord, les deux parties s'étaient engagées, au cours de l'année 2013, dans un processus de conciliation, sous l'égide du Ministère de l'économie et des finances. Cette signature de protocole, ce mardi 6 mai 2014, met fin aux actions judiciaires et consigne les engagements pris de part et d'autre, traduisant ainsi du même coup, la bonne ambiance qui a prévalu, au cours des négociations. Comme l'a souligné le directeur général de la BCB, Khalid R.A. Missellati, le compromis qui vient d'être arraché, grâce à la clairvoyance du ministre Bembamba qui a pesé de son poids, permettra de vider définitivement, le contentieux qui oppose son institution au groupe Mégamonde.
Pour Nasser Basma, PDG du groupe Mégamonde, ce mardi 6 mai 2014 est un jour historique, car il « marque la fin d'une longue traversée du désert et la naissance de l'espoir de retrouver un second souffle ». Selon le premier responsable du groupe Megamonde, il était vital pour sa société d'effectuer un mauvais arrangement, en lieu et place d'un bon procès, compte tenu des difficultés nées des nombreuses tractations judiciaires et qui ont mis à mal la survie de sa société. Après cet accord, fruit des négociations entre les deux parties, qui ouvre la voie à une reprise certaine des activités de sa société, Nasser Basma a estimé que le groupe Mégamonde « naît de nouveau, avec l'espoir de bénéficier du soutien de tous et l'engagement de ne pas faillir, afin de démontrer aux yeux de l'opinion, le sens élevé de la responsabilité et de l'honneur qui anime sa société ».
Pour sa part, le ministre des l'économie et des finances, Lucien Marie Noël Bembamba, a estimé qu'à travers cet accord, il n'y aura pas de perdant. A en croire le ministre, avec ce règlement à l'amiable, toutes les parties gagnent en temps, en argent et en notoriété. Pour justifier son implication dans le règlement de cette affaire, le ministre Bembamba explique : « La spirale judiciaire était dangereuse, en termes d'image pour la BCB. En tant qu'autorité de tutelle des banques, toute action légale visant à les protéger doit être accompagnée de ma part, une banque en péril dans ce contexte actuel de crise économique est mauvais pour les déposants et par ricochet, l'économie nationale. Enfin, cela se justifie par ma volonté d'envoyer un signal fort aux investisseurs étrangers pour noter notre disponibilité à les accompagner, dans la mesure de nos capacités ».
Avant de clore son propos, le ministre a exhorté le groupe Mégamonde à faire mentir les plus sceptiques sur son compte, pour que la confiance se rétablisse auprès du secteur financier, car sans eux, il leur sera difficile de survivre. Pour lui, il s'agit pour la société de rentabiliser ce protocole de financement d'un milliard de F CFA, lui permettant de reprendre ses activités, afin d'honorer ses engagements auprès de la BCB et de tous ses créanciers.
Dramane KONE
( Avec Aujourd8 )