Sommes-nous vraiment en sécurité dans ce pays ?

| 18.07.2014
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Sommes-nous vraiment en sécurité dans ce pays ?
© DR / Autre Presse
Sommes-nous vraiment en sécurité dans ce pays ?
S'il s'avérait que ce sont des explosifs utilisés sur des sites miniers qui sont à l'origine de la forte explosion qui a causé des morts, et fait des blessés graves et des dégâts importants, c'est que nous ne sommes pas du tout en sécurité. Et cela est d'autant plus vrai que ces «engins» ont été stockés en plein centre de Ouagadougou; de surcroît dans un quartier aussi populaire que Larlé, qui vit de nuit comme de jour. Comment donc ces individus ont-ils pu transporter tout cela et le mettre à l'abri de tout regard humain? C'est dire que dans cette histoire, tout le monde est responsable.

Mais, à commencer par les autorités compétentes chargées de veiller sur notre sécurité. Les explosifs utilisés sur les sites miniers sont si dangereux qu'ils ne devraient pas pouvoir rentrer aussi facilement sur le territoire national. Encore moins se retrouver dans des concessions, dans un quartier populaire. Qu'est-ce qui s'est donc passé? Sans doute que c'est frauduleusement qu'ils sont rentrés. Avec ou non la complicité de personnes chargées de contrôler leur entrée sur le territoire. Tout comme cela se passe avec les pétards, interdits officiellement, mais utilisés publiquement à l'occasion des fêtes, sous le regard impuissant ou complice de ceux qui les interdisent. Tout cela à cause du gain facile. A dire donc que la vie humaine n'a plus de sens ni de valeur face à l'argent. La sécurité absolue n'existe pas. Mais, nos autorités devraient, en plus des efforts qui sont faits, mieux s'organiser et responsabiliser davantage les acteurs sur le terrain afin qu'ils jouent pleinement leur rôle.

Ensuite, il y a nous autres, citoyens chargés de notre propre sécurité. Si les contrôles n'ont pas permis d'interdire leur entrée sur le territoire, au moins les populations, ou du moins le voisinage devrait les dénoncer. Car, en effet, il apparaît de plus en plus que nous devons nous-mêmes assurer notre propre sécurité, dans le cadre de la police de proximité. Les voleurs, les contrebandiers, les brigands et autres bandits de grands chemins vivent au quotidien avec nous. Ce sont nos voisins et parfois même nos frères. Mais, malheureusement c'est nous qui les protégeons. En laissant croire que ça ne nous regarde pas et que d'ailleurs c'est le travail des forces de sécurité, jusqu'au jour où l'irréparable se produit. En nombre, les forces de sécurité sont insuffisantes pour suivre et regarder ce que fait chaque Burkinabé chaque jour.

Voilà ce que notre passivité, notre indifférence a donné à Larlé. Des morts «cadeaux», des bâtiments construits depuis des années à la sueur d'honnêtes citoyens détruits, des blessés qui porteront sur eux, pour toujours, les cicatrices d'une explosion dont ils n'y sont pour rien. S'il s'avère effectivement que ce sont des explosifs, les auteurs doivent être sévèrement sanctionnés pour servir d'exemple. Car, ils ne sont pas moins dangereux que le coupeur de route qui retire le bien avant d'abattre le propriétaire; ils ne sont pas moins dangereux que le commerçant qui substitue l'huile alimentaire à l'huile de vidange pour la revendre comme huile alimentaire et empoisonner ainsi les populations; enfin, ils ne sont pas moins dangereux que les djihadistes terroristes qui, à l'aide de bombes, terrorisent et tuent des populations innocentes. En tant que premières victimes, il semble qu'il nous revient de prendre nos responsabilités et nous faire aider par la suite. Sinon...

Dabaoué Audrianne KANI

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