Dysfonctionnements dans l’administration générale : Il faut être fou pour croire à l’émergence !

| 08.11.2013
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Dysfonctionnements dans l’administration générale  : Il faut être fou pour croire à l’émergence !
© DR / Autre Presse
Dysfonctionnements dans l’administration générale : Il faut être fou pour croire à l’émergence !
De plus en plus, le laxisme s'installe dans l'administration générale au Burkina. Il n'est pas rare de voir des agents attendre 5 voire 6 mois après leur formation avant de recevoir leur décision d'affectation ; il y en a beaucoup dans ce pays.
Les mêmes délais sont observés quand il s'agit de corriger les indemnités. Cette lenteur dans le reclassement des agents frise le désordre. A y regarder de près, nous avons une administration somme toute désastreuse. Parfois, ceux qui vont au service à 10h rencontrent dans les escaliers ceux qui ont fait l'effort d'y être à 7h. Toute chose qui est inadmissible dans un pays qui veut émerger. Ce laxisme est beaucoup plus criard dans les provinces. Je suis, à certains égards, nostalgique de l'ère de la révolution quand j'observe tout ça. Qui aurait osé abandonner son bureau, a fortiori s'absenter ou venir en retard ? Que les temps ont changé ! L'ex-ministre de la Fonction publique, Soungalo Ouattara, avait réussi à faire changer bien des choses, mais je constate que cette lutte était quasi solitaire, une lutte liée à son caractère et à sa formation.
Au-delà de ce constat, je remarque que rien ou presque n'est sanctionné dans ce pays. Des projets réalisés sur papier, véritables éléphants blancs qui sont source d'enrichissement illicite pour certains et il n'y a rien. Je ne parle même pas des entrepreneurs qui ne respectent aucun cahier des charges, qui exécutent leurs marchés à leur rythme et selon leur bon vouloir sans véritable crainte. Et lorsque les travaux sont terminés, il n'y a pas de réception officielle puisque rien n'a été respecté. Et comme si cela ne suffisait pas, les structures de contrôle ne contrôlent rien. Elles ferment obstinément les yeux et puis tout le monde devient volontairement aveugle. Peu importe la qualité du travail. L'essentiel est de voir si le virement est régulièrement fait et si le partage du gâteau est conforme aux clauses de départ. Beaucoup d'exemples d'éléphants blancs existent. Des routes bitumées sur papier, des écoles construites sur ardoise, etc. Soyons sérieux. L'émergence ne doit pas être seulement un mot en vogue. Si personne ne veut faire correctement son travail, et s'il n'y a personne pour sévir, alors bonjour la déchéance. Il faut qu'on aille au-delà des simples slogans. Pendant qu'on y est : santé pour tous en l'an 2000 ; il y a déjà 13 ans et on ne voit rien. Pire, voilà la maladie de la Dengue qui nous rend dingues. Santé pour tous, c'est pour quand maintenant ?

Dans tout cela, j'accuse souvent le Parlement. Une de ses missions est de contrôler l'action du gouvernement. Certes, c'est déjà bien que des missions parlementaires se rendent physiquement sur certains chantiers, mais il faut que nos députés aillent au-delà des constats. C'est trop facile. Il faut mettre au pas les ministres qui ne font pas correctement leur travail. Je sais que c'est difficile dans cette République de copains et de coquins. Chacun est responsable de ce qui arrive. Réveillons-nous sinon, il faudra être fou pour croire à l'émergence annoncée. Le chemin est long.

Le Fou

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