C'est vrai, nous sommes un pays, comme on aime à se le gargariser, de paix, d'hospitalité, et que sais-je encore. Mais, faisons en sorte de ne pas être puni un jour pour notre hospitalité.
Parce qu'il est superfétatoire de rappeler que le gouvernement malien et les Maliens, de façon générale, n'apprécient pas trop la grande faveur accordée à certains membres de ces rébellions. Il suffit de faire un tour à Bamako ou dans toute autre localité du pays pour se rendre à l'évidence des critiques exacerbes tenues contre les Burkinabè qu'on accuse, à tort ou à raison, d'être de connivence avec les mouvements armés. Même si ces accusations ne sont pas fondées, beaucoup seront enclin à le croire tant, bien entendu, que le gouvernement burkinabè ne fait rien pour prouver le contraire. Puisque le plus souvent, lorsqu'un membre des mouvements du Nord s'exprime sur une chaîne ou sur une radio, il mentionne que cela a été fait depuis Ouagadougou. Encore faut-il que leur expression s'inscrive dans la logique de la paix et de la réconciliation nationale. Sinon, n'auraient-ils pas pu rester au Nord, dans leur « chère Azawad », pour tenir leurs déclarations et activités politiques ?
Alors, au risque d'être accusé inutilement par Bamako, il serait souhaitable de mettre fin à cette communication outrancière des mouvements armés sur notre sol. Nous ne sommes plus dans la période de transition pendant laquelle le président intérimaire, Dioncounda Traoré, n'avait pas toutes les marges de manœuvres. Nous sommes bel et bien face à un gouvernement légitime qui peut être blessé dans son amour-propre.
Surtout qu'en la matière, le Burkina est toujours pointé d'un doigt accusateur. Avec ces temps qui courent et ces changements brusques, évitons d'accorder trop de privilèges à des groupes séparatistes, pour ne pas se faire taxer de base arrière des mouvements du Nord-Mali.
Paradoxalement, au tout début de la rébellion malienne, lorsque notre confrère de l'Observateur Paalga avait accordé une interview à un colonel du MNLA, le ministère des Affaires étrangères burkinabè s'est fendu des déclarations laconiques pour faire un faux procès au journal. Faux procès, car nous estimons que c'est le gouvernement qui doit donner une conduite à tenir aux rebelles. Que non ! Aujourd'hui, ce sont des conférences de presse et des déclarations qui sont tenues depuis Ouagadougou, sans que le gouvernement ne daigne bouger d'un iota. Allez comprendre alors ! .
La Rédaction