Il reste moins de deux ans pour la prochaine échéance présidentielle. Blaise Compaoré ne souhaite toujours pas dire s'il entend briguer ou non un nouveau mandat, alors que la Constitution le lui interdit et que ses partisans veulent la modifier pour lui ouvrir la voie à une nouvelle candidature.
Interrogé sur la question lors de la rencontre du 31 mars, le chef de l'Etat, dont les propos ont étérelayés par la radio nationale, a estimé que chaque chose a son temps. «Il est vrai que 2015 préoccupe beaucoup de monde. Mais voyez-vous, j'ai été élu en 2010 avec un programme. Et dès 2011, on commence à me poser des questions pour savoir si restais ou si je partais en 2015. Mon souci premier est d'exécuter mon programme. En 2015, ce que le peuple voudra savoir, c'est si j'ai exécuté mes promesses», a répondu le président du Faso.
«Ceux qui veulent être candidat ont d'autres préoccupations, ajoute t-il. Ce qui préoccupe ces millions d'hommes, de femmes, de paysans du Burkina profond, ce sont les promesses faites en 2010. Ont-elles été exécutées? Ont-ils eu des forages, des routes, etc.?»
Les partis se créent librement
Se prononcer sur une éventuelle candidature en ce moment revient, d'après le chef de l'Etat, à détourner le pays des questions essentielles. «Vous êtes président. Si vous dites que dans deux ou trois ans vous arrêtez, c'est que vous ouvrez déjà la campagne. Dire que vous voulez continuer revient également à ouvrir la campagne. On ne fera que s'occuper de cela et de rien d'autre», explique t-il.
La question des ex barons du CDP, passés avec armes et bagages dans les rangs de l'opposition et qui ne font pas mystère de leur intention de briguer la magistrature suprême n'a pas été éludée. «C'est vrai, comme vous le dites, que y en a qui semblent pressés et qui ont quitté le CDP, pour se présenter peut-être [à la présidentielle]. Cela n'a pas gêné le parti, ni les instituions. Ce qui est difficile, gênant pour un pays, c'est lorsque les institutions sont touchées par ce genre de déménagements», affirme Blaise Compaoré.
«Ce n'est pas la première fois que des gens partent du CDP. Parfois, ils sont revenus. Comme vous le savez, les partis se créent librement et on adhère librement. Je peux entrer dans un parti et en sortir demain. Cela se passe tous les jours. Donc, ce n'est pas un problème pour la République», ajoute t-il.
Et de conclure: «l'essentiel, c'est que les institutions fonctionnent selon les règles de la démocratie, de la République. On ne peut pas empêcher quelqu'un de quitter un parti. S'il veut partir, il le fait. Et s'il veut revenir, il revient».