Les principaux animateurs de la conférence étaient les députés Rose Marie Compaoré, la présidente du groupe parlementaire UPC, Adama Sosso, et Denis Nikièma. Sans ambages, les élus ont tenu à clarifier les choses. En effet, la proposition de projet de loi des parlementaires majoritaires est intervenue au lendemain de la visite de courtoisie d'Assimi Kouanda à Zéphirin Diabré. Chose qui semble faire croire que cette visite de courtoisie a accouché d'un accord entre les deux partis. Que nenni ! « L'UPC et le CDP ne se sont entendus sur rien », dit Rose Marie Compaoré. « L'UPC, rappelant que l'article 37 est le fruit d'un consensus historique et que l'alternance fait partie des critères-clés de la démocratie, condamne fermement et sans réserve cette volonté de tripatouillage de notre loi fondamentale», ajoute Adama Sosso qui renchérit que si c'est une façon pour le CDP d'ouvrir un front, « l'UPC et toute l'opposition agiront en conséquence ».
Les conférenciers ont donc tenu à dénoncer « les tergiversations du CDP qui, après son appel de Gaoua, après ses tournées chez les autorités coutumières et religieuses dans le cadre du Front républicain et après sa visite de courtoisie à l'UPC, prend cette initiative pouvant mettre gravement en cause la paix sociale ». La présidente du groupe parlementaire du parti de Zeph a également été on ne peut plus claire : « A l'Assemblée nationale, notre groupe demeure solidaire à tout autre groupe parlementaire qui rejette toute modification de l'article 37 quelle que soit la voie empruntée ». Elle reste convaincue qu'une telle loi « ne peut être votée dans la configuration actuelle du Parlement burkinabè ». Cette sortie des élus de l'UPC avait clairement valeur de mise au point en ce qui concerne toute allusion possible à une position favorable du parti du lion à cette nouvelle démarche des inconditionnels de Blaise Compaoré.
Arnaud Ouédraogo