« Si nous avons tenu à en parler, c'est tout simplement parce que sur la liste qui a été publiée se trouve nos noms », c'est ainsi que les conférenciers ont planté le décor, cela, après avoir appris à travers les médias la démission de plus de 250 militants du MPP pour rejoindre le CDP. A entendre Hien Norbert, porte-parole de ces jeunes très mécontents, ils ont, en effet, tenu à Banfora une rencontre avec Traoré Mohamed Lallé le 1er septembre 2014. « Au cours de la rencontre, une liste de présence a été naturellement dressée avec toutes les références et signatures des participants et cette liste a été remise à Mohamed. C'est avec surprise et consternation que nous avons appris que cette liste a été utilisée à d'autres fins », se plaignent ces jeunes qui ont soutenu être mandatés par l'ensemble des participants à cette rencontre. Poursuivant, ils diront que « nous tenons à déclarer sur l'honneur que jamais, au grand jamais, il n'a été question de démissionner d'un parti X pour un parti Y le jour de notre réunion », et de reconnaître que « Mohamed nous a tout simplement invité à nous engager pour la tenue d'un référendum pour la modification de l'article 37 de la Constitution ».
A entendre ces jeunes visiblement grugés, c'est autour de cette question que les débats se sont menés et que Mohamed leur aurait dit qu'en acceptant la tenue du référendum, cela ne les obligeait pas à voter « oui » le jour du scrutin. Pour les conférenciers, en utilisant leurs noms à d'autres fins, Traoré Mohamed Lallé et ses 10 complices ont abusé de leur confiance. « Nous ne sommes pas du MPP alors comment démissionner d'un parti politique dont tu n'es pas militant ? », se sont interrogés les jeunes.
Aux questions des journalistes qui cherchaient à savoir quel a été leur réaction auprès de celui qui les a utilisés, Hien Norbert explique qu'ils ont essayé de l'appeler mais sans succès, ce dernier n'ayant jamais décroché. Ces jeunes expliquent avec fort détail la confection de la liste où au départ un car de 70 places était prévu mais finalement il y aurait eu de la trahison. «Moi qui était devant, ils m'ont écarté, on s'est même chamaillé», témoigne un jeune. Il était question d'aller rencontrer François Compaoré et c'est finalement 10 personnes qui ont quitté la cité du Paysan noir. Si une odeur d'argent plane sur ce feuilleton politique, «il n'y a pas eu de promesses, nous en tout cas on leur a rien demandé», ont soutenu les conférenciers.
Luc Ouattara